Carnets de voyage

Doucement, en paix, profiter…

Voilà presque 2 mois que je n’ai pas écrit une ligne pour le blog. Ceux qui nous suivent sur les réseaux sociaux, ou qui reçoivent notre newsletter, savent pourquoi : nous avons passé 6 semaines en Asie. Au Népal, pour commencer, puis au Vietnam. Si voyager ne nous a jamais empêché de bloguer (bien au contraire), j’avais besoin, pour une fois, de vivre le voyage pour moi, sans la distraction constante des réseaux sociaux, et de prendre le temps d’en digérer chaque instant…

Bistari, ananda, ramailo

Doucement, en paix, profiter…

Ces 3 mots, appris aux premiers jours du voyage, je les ai répétés, en boucle, comme un mantra, à chaque épreuve, petite ou grande, rencontrée sur mon chemin. Ils résument à eux seuls l’esprit qui règne au Népal. Ils sont magiques : ils m’ont permis de gravir tous les obstacles, de me dépasser et résister à la tentation d’abandonner quand je me sentais à bout de force pendant notre premier trek de plusieurs jours.

Mais, plus largement, ils ont provoqué chez moi une remise en question : de mon mode de vie à 100 à l’heure, de ma manière de voyager, de travailler aussi.

Doucement…

Bistari, bistari…

Courbé sous le poids d’environ 50 kg de feuilles, un vieil homme pose pour quelques instants son fardeau à côté de nous, alors que nous faisons une pause dans notre ascension des centaines de marches qui grimpent vers la Pagode de la Paix Mondiale à Pokhara. Nous sommes un peu gênés d’être à bout de souffle, alors que nous ne portons rien d’autre que nos menus sacs à dos, et que nous avons l’âge de ses petits-enfants. Il nous regarde avec un large sourire édenté. Nous échangeons quelques mots : à moitié en anglais, à moitié par gestes. « C’est difficile, hein ? Mais tout est possible pour peu d’y aller doucement… »

Il a raison. Il suffit que j’impose à mes jambes un mouvement suffisamment lent mais régulier pour que je constate que je peux sans problème gravir des marches inégales des heures durant, sans me fatiguer.

Une des récompenses de l’ascension, un superbe panorama sur le lac de Pokhara et l’Annapurna.

En paix

Premier jour de mon premier trek. Au fil des heures, notre groupe (pour une fois, nous ne voyageons pas seuls, mais on vous racontera ça plus tard !) s’est distendu et éparpillé sur le chemin. Je sais qu’il reste derrière nous encore une personne et Guillaume, notre guide. Je souffre de la chaleur, la route poussiéreuse sur laquelle nous marchons semble s’étendre à l’infini et offre peu d’ombre. L’heure de midi est largement dépassée, je commence à avoir sérieusement faim mais j’imagine que l’arrivée n’est plus très loin. Je m’attends à chaque virage à distinguer le reste du groupe et à prendre une pause bien méritée…

Soudain, un 4×4 nous dépasse en vrombissant dans un nuage de poussière. À l’intérieur, je distingue Guillaume et la dernière personne du groupe. Elle était à bout de force, ils ont décidé de rejoindre l’étape autrement. Et soudain, rien ne va plus.

Nous sommes donc derniers. Ça me met en rage. Je n’ai pas envie que tout le monde nous regarde quand on arrive. Je suis en colère : contre ce chemin qui n’en finit pas, nos guides qui ont prévu une étape aussi longue mais surtout contre moi-même et mon manque d’endurance physique et de préparation.

C’est en fulminant et après une bonne heure d’effort que je parviens au lieu de rendez-vous. Ma colère retombe aussi vite qu’elle est montée. Je réalise que, plus que la chaleur, le dénivelé et la poussière, c’est la propre pression que je m’impose qui me fatigue. Et si je mettais mon orgueil de côté et que je m’autorisais à être en paix avec moi-même ?

Profiter

Ce n’est qu’en m’autorisant à voyager à mon rythme et en me délestant de toutes ces contraintes que je m’imposais, que j’ai fini par apprécier à fond les moments et paysages magnifiques qui s’offraient à moi.

Quand je marche, une foule de pensées traversent mon esprit. Le rythme de mes pas semble appeler les idées et l’introspection. Sur ces sentiers de l’Himalaya, j’ai remis beaucoup de choses en perspective. Certaines réflexions se poursuivent encore à l’heure où j’écris ces lignes. Elles auront certainement un impact sur la manière dont évoluera ce blog dans les prochains mois.

Je veux continuer à partager avec vous des moments précieux ou rigolos, à vous donner faim de voyage, à mettre en avant des projets qui vont dans le sens d’un tourisme durable, authentique et humain. Je ne veux plus m’imposer la pression d’un calendrier éditorial, de statistiques de fréquentation ou d’un nombre de « likes ». Je ne veux plus sortir épuisée d’un enchaînement de voyages parce que j’ai été trop gourmande ou accepté trop d’invitations. En bref, je veux que tout ça reste un plaisir !

Je ne vais pas céder à la tentation du « marronier » des blogs en vous révélant mes résolutions pour 2017 et mes projets de voyage. En fait, je ne sais pas du tout où je vais ! Mais j’ai la ferme intention d’y aller doucement, en paix et d’en profiter. Et si je peux vous souhaiter quelque chose, pour 2017, ce serait de parvenir à appliquer dans vos vies ce mantra. 🙂

Ce chien a tout compris 😉

Et en bonus, voici quelques photos du Népal pour commencer l’année en voyageant en images…

Poursuivez le voyage au Népal

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