Carnets de voyage

Visiter la République Tchèque sans passer par Prague : des idées !

Photos : Karl Delandsheere

Connaissez-vous la Moravie-Silésie ? Située à l’est de Prague, cette région méconnue de la République Tchèque est une destination hors des sentiers battus idéale pour découvrir une autre facette du pays de la Pils. On vous emmène !

Ce voyage a été réalisé dans le cadre d’une invitation de Czech Tourism et de ses partenaires. Comme toujours, nous gardons toute liberté éditoriale sur le contenu.

Bruxelles n’est pas la Belgique. Paris n’est pas la France. Londres n’est pas l’Angleterre. De même, Prague n’est pas la République Tchèque. Même si sa beauté attire des millions de touristes chaque année, la capitale tchèque n’est pas représentative de tout ce que ce petit pays européen peut offrir. Saviez-vous par exemple qu’il compte pas moins de 12 sites inscrits au Patrimoine Mondial de l’Unesco (Prague ne représentant que l’un des 12) ?

Je me faisais la réflexion l’autre jour que si, en Belgique, on pense assez spontanément à prendre sa voiture pour aller visiter la France, voire même l’Espagne ou l’Italie, on songe moins à traverser l’Allemagne pour aller visiter les pays d’Europe centrale. Et pourtant, on peut faire en République Tchèque de superbes randonnées, visiter des sites historiques absolument fascinants ou vivre des expériences vraiment dépaysantes (je vous ai parlé de notre bain de bière ?) pour un budget vraiment intéressant et avec encore très peu d’autres touristes à l’horizon.

Certes, il faut être prêt à s’aventurer dans des régions où quasiment personne ne parle anglais, où vous ne comprendrez pas un mot du menu du restaurant (dans ce cas-là, on dit merci à Google Translate :-D) et pour lesquelles vous ne serez pas toujours en mesure de trouver des informations détaillées sur le web. Mais ça fait partie de l’aventure, non ?

À l’invitation de Czech Tourism Benelux et de ses partenaires, nous avons passé 3 jours en août à explorer la région de Moravie-Silésie, à l’est de Prague et à proximité de la frontière polonaise. Cette belle mise en appétit m’a montré qu’il y avait beaucoup de belles choses à découvrir en République Tchèque et m’a donné envie d’y retourner à une prochaine occasion pour la découvrir plus à mon aise. Je vous raconte notre voyage, en 5 étapes. Ces 5 arrêts peuvent être combinés comme bon vous semble pour créer un itinéraire qui vous ressemble.

1. Ostrava, poésie industrielle

Dolní Vítkovice, le site industriel emblématique d’Ostrava.

Notre voyage a commencé par une étape dans la ville d’Ostrava dont vous connaissez peut-être le nom si vous suivez l’actu des festivals. Cette ville accueille en effet chaque année le festival Colours of Ostrava avec, à l’affiche, des artistes pop, électro ou rock du monde entier. London Grammar, Jessie J ou encore Ziggy Marley étaient à l’affiche cette année (London Grammar a annulé cependant). La particularité de ce festival, c’est qu’il se déroule dans un décor industriel vraiment unique : le site de Dolní Vítkovice, ancien centre sidérurgique dans les structures d’acier évoquent des ambiances post-apocalyptiques fantasmagoriques.

Une autre vue de Dolní Vítkovice.
Balade sur le site industriel abandonné de Dolní Vítkovice.

Mais ce n’est pas en tant que festivaliers que nous nous sommes retrouvés à Ostrava. Le TBEX, un salon international de rencontre entre blogueurs et professionnels du tourisme, s’y déroulait cette année. Et c’est au terme de ces 2 jours de networking et de conférence que nous avons débuté notre exploration de la région de Moravie-Silésie.

Le centre de conférence où avait lieu le TBEX.

Avant de vous parler de la suite du voyage, j’ai quand même envie de vous partager un peu de mon ressenti sur Ostrava, qui est tout de même la capitale de cette région. Ostrava ne séduit pas tout le monde et est loin d’avoir fait l’unanimité parmi les participants au TBEX. Plusieurs personnes ont trouvé la ville déprimante, vide, voire carrément sinistre. Je ne partage pas cette opinion. Je ne sais pas si c’est parce que les paysages sidérurgiques nous sont familiers ou parce que nous avons appris à aimer Charleroi mais j’ai trouvé qu’Ostrava avait un petit quelque chose d’unique qui la rend intéressante.

Dans un quartier hors du centre, les petites maisons des ouvriers.

Entre les traces encore bien présentes de l’ère communiste et les sites industriels désaffectés, la ville se construit petit à petit une nouvelle identité. En prenant le temps d’explorer la ville, une carte USE-IT à la main, nous avons déniché des adresses vraiment chouettes comme le magnifique Kavárna Daniel, un café Belle Époque caché à l’intérieur d’un immeuble Art Nouveau. Ou encore Faency Fries, une friterie testée et approuvée par Karl (ça veut dire quelque chose !), le café U Černeho Stromu, face à l’Hôtel de Ville et le bistro HOGO FOGO.

L’hôtel de ville d’Ostrava garde les traces de l’ère communiste. Son immense tour était à l’époque ornée de la faucille et du marteau.
Délicieux repas vegan à la cantine Burfi, au centre d’Ostrava.

Certes, je ne vous conseillerai pas d’y passer une semaine ! Une journée, c’est déjà bien. Mais ça vaut tout de même le détour.

2. Ostravice : un bol d’air frais

Après avoir passé quelques jours dans l’ambiance post-industrielle d’Ostrava, je dois dire que j’étais plutôt contente de me retrouver en pleine nature, dans le splendide décor des Beskides, et de respirer l’air de la montagne. Ce massif montagneux, qui fait partie des Carpates, constitue une frontière naturelle entre la Pologne et la République Tchèque.

Les Beskides à l’horizon.

Crapahuter dans les Carpates

Première étape, le Sepetna Resort, qui se situe sur les hauteurs du village d’Ostravice et au pied du sommet des Beskides, la montagne de Lysá Hora (1 323 mètres d’altitude). Depuis cet établissement, on a un accès direct aux chemins de randonnée qui serpentent dans la réserve naturelle (les paysages de la région des Beskides sont protégés depuis 1973 sur une surface de 1160 km2 !).

J’ai beaucoup apprécié la balade dans cette nature préservée. Les forêts de pin y succèdent aux prairies (on m’a d’ailleurs appris qu’il s’agissait en fait d’anciennes pistes de ski !) et, de temps à autres, une ouverture permet d’apprécier un magnifique panorama sur les montagnes. Il paraît que la région abrite encore des lynx et des loups. On peut aussi y admirer des orchidées sauvages, lorsque c’est la saison. Pour notre part, nous y avons plutôt repéré des champignons ! 😀

Et puis, en plein milieu de nulle part, nous sommes parvenus à un petit bar-resto sympathique situé dans un chalet en bois (Dřevjanka U Zbuja). Sur les recommandations de nos guides du Sepetna Resort, nous en avons profité pour goûter le fameux Kofola, le cola tchèque. En général, les avis sont partagés sur ce cola créé sous l’ère communiste et qui reste, encore aujourd’hui, le favori des Tchèques. Perso, j’aime beaucoup. Il a une petite saveur anisée bien particulière et est moins sucré que le Coca-Cola.

Après la pause, nous sommes redescendus au Sepetna Resort… en trottinette tout terrain ! Je ne sais pas pourquoi mais les Tchèques semblent avoir un attachement tout spécial à la trottinette. On en voit partout. Après quelques minutes passées à trouver mon équilibre et apprendre à doser les freins, j’ai pris beaucoup de plaisir à dévaler les sentiers, face à ces paysages magnifiques.

On se prépare à une petite descente en trotinnette.

Le grand air, ça creuse, et nous avons été agréablement surpris de pouvoir déguster un menu végétarien excellent, concocté à notre attention par le chef du restaurant du Sepetna Resort. Il faut dire qu’il n’est pas toujours évident de manger végétarien en République Tchèque : en général les options se limitent au fameux fromage frit servi avec des frites (Smažený sýr) ou aux boulettes de pommes de terre servies avec une sorte de confiture de fruits (Švestkové knedlíky).

Avant de poursuivre notre route, nous avons profité d’une chouette initation au tir à l’arc (j’ai des progrès à faire mais Karl se débrouille vraiment bien :-D) et nous avons visité la brasserie de Beskydy (Beskydský pivovárek). Si vous passez à Ostravice, n’hésitez pas à aller y faire un petit tour pour déguster d’authentiques bières tchèques artisanales. La réputation de la République Tchèque en matière de bières n’est évidemment plus à faire mais, en règle générale, je dois vous avouer que je n’ai pas toujours accroché au style de bière local. Cette brasserie a fait exception : j’ai vraiment beaucoup aimé les bières que nous y avons dégustées. La production est réalisée sur place et les bières disponibles au fût changent constamment, selon les saisons et les dernières créations.

Initiation au tir à l’arc.
Et pour terminer, une petite bière à la brasserie d’Ostravice.

Une nuit sur le Green

Il y a des endroits où je n’envisagerais jamais par moi-même de passer la nuit : dans un resort dédié au golf, par exemple. C’est le genre d’endroit où j’aurais peur de ne pas me sentir à ma place. Mais, comme je le répète souvent, tenir un blog me permet aussi de me retrouver dans des lieux que je n’aurais jamais visité par moi-même.

Cette vue quand même…

Nous sommes arrivés en fin de journée au Golf & Ski Resort d’Ostravice et même sans être particulièrement fan de ce sport, il aurait fallu être difficile pour ne pas s’émerveiller devant la vue sur les Beskides. Avant de gagner nos chambres pour la nuit (situées dans un chalet sur le site), nous avons eu l’opportunité de nous initier aux rudiments du golf. L’occasion de découvrir que c’est un sport bien plus physique qu’il n’y paraît. Karl a vraiment pris goût à l’initiation, au point de se demander s’il n’essaierait pas de prendre quelques cours. Pour ma part, j’ai apprécié mais je ne me vois pas spécialement continuer.

Démonstration du swing par notre prof du jour.

3. Štramberk : oreilles coupées et bain de bière

Surnommé la Bethléem moravienne, le petit village médiéval de Štramberk ne manque pas de charme, avec ses ruelles en pierre, son château et ses petites maisons colorées.  C’était la première étape de notre seconde journée en Moravie.

Une spécialité culinaire au nom original fait la renommée de ce petit village : les oreilles de Štramberk (Štramberské uši). Rassurez-vous si, comme nous, vous êtes végétarien•ne, il ne s’agit pas d’une spécialité charcutière mais bien d’un curieux biscuit enroulé sur lui-même et parfois garni de crème fraîche. Pour trouver où en déguster, c’est simple : fiez-vous à votre nez ! La pâte à biscuit est en effet garnie d’épices (anis, clou de girofle…) qui embaument les rues. Dans le village, 9 artisans suivent encore la recette de façon traditionnelle de fabrication des oreilles. Nous nous sommes arrêtés chez l’un d’entre eux, où l’on peut d’ailleurs voir les pâtissiers à l’œuvre, en train de rouler les disques de pâte pour leur donner leur forme finale.

Les oreilles de Štramberk emballées pour emporter.
La version fourrée à la crème.

Pour la petite histoire, on raconte que les oreilles de Štramberk ont été créées pour commémorer un souvenir sanglant. Au XIIIème siècle, une armée mongole, mise en fuite grâce à l’ingéniosité des habitants, aurait laissé derrière elle des sacs entiers d’oreilles humaines coupées. Celles-ci devaient permettre aux guerriers de prouver le nombre de victimes qu’ils avaient faites à leur khan. C’est en souvenir de cette découverte sanglante que ces biscuits, aujourd’hui protégés par une AOP européenne, ont été créés. À chacun sa manière de gérer les traumatismes, hein ! Ne jugeons pas. 😀

Après avoir dégusté ces petites douceurs, nous avons pris le chemin du Pivní lázně Štramberk pour tester le fameux bain de bière (je vous raconte en détail cette expérience du bain de bière dans cet article).

Détente après le beer spa.

4. Olomouc : la révélation du voyage

Avant ce voyage, je n’avais jamais entendu parler d’Olomouc. Et pourtant, le guide Lonely Planet l’a classée à deux reprises dans son top des destinations à découvrir en Europe.

Avec le recul, je crois même que j’aurais volontiers troqué les quelques jours que nous avons passé à Prague après cette escapade en Moravie-Silésie par un séjour dans cette ville universitaire à la beauté baroque…

Une petite rue d’Olomouc.

Svatý Kopeček, la colline sacrée

Le site de Svatý Kopeček, vu de l’extérieur.

Avant de nous rendre à Olomouc même, nous avons fait arrêt à quelques kilomètres de la ville pour visiter l’impressionnant site de pélerinage baroque de Svatý Kopeček. Construit sur une colline où serait apparue la Vierge, ce complexe a pour pièce majeure la splendide Basilique de la Visitation.

Bon, ok, c’est grand et grandiloquent mais en même temps relativement sobre, non ?

Comment vous décrire l’exubérance baroque de cet édifice ? Je pense qu’il faut le voir pour vraiment en prendre la mesure. De l’extérieur, elle est monumentale mais plutôt sobre : un édifice jaune et blanc, avec deux clochers. À l’intérieur, c’est une autre histoire qui se dessine : le moindre cm2 de mur ou de plafond est orné de peintures, de bas reliefs ou de décors dorés. Il y a plus d’anges que vous ne pourriez en compter. Bref, le style baroque dans toute sa splendeur.

À l’intérieur, c’est une autre histoire !
Sauras-tu compter le nombre d’anges sur cette petite partie du plafond ? 😀

Si vous passez dans la région, ça vaut définitivement le coup d’œil !

La ville d’Olomouc

Nous n’avons passé que quelques heures à explorer Oolomouc mais cela a suffit amplement à piquer ma curiosité. Lors d’une balade guidée dans le centre historique, nous avons notamment admiré la colonne de la Sainte Trinité : impressionnant monument classé à l’Unesco. Oolomouc compte également un nombre assez impressionnant de jolies fontaines et même une horloge astronomique (cf Prague mais en version communiste). Au niveau de l’architecture, j’ai aussi beaucoup aimé les jolies façades colorées. Je ne sais pas pourquoi mais j’adore toujours admirer un joli alignement de façades dans les villes. Peut-être une réminiscence des maisons de poupée de mon enfance.

Une partie de la colonne de la Sainte Trinité.

Mais ce qui m’a surtout plu, c’est l’atmosphère de la ville qui compte énormément d’étudiants en Erasmus. Des terrasses, des cafés, des restos, des caves à vin… La ville a clairement de quoi satisfaire les voyageurs épicuriens. Elle compte même une spécialité culinaire emblématique, un fromage puant appelé olomoucký sýr. On a goûté et franchement, c’est assez bon ! Accompagné de vins de Moravie, ça passe tout seul !

Petite chapelle toute simple… 😀
Dans les rues d’Olomouc. Remarquez la statue sur la façade du musée à droite.
Des petits détails à photographier partout !
On n’a pas noté le nom de ce bâtiment mais c’est plutôt stylé.

5. Litomyšl et Le château romantique par excellence

Détail du château de Litomyšl.

Litomyšl a marqué la fin de ce voyage comme un délicieux macaron clôture en douceur et légèreté un bon repas. Représentatif du style Renaissance en Bohême, le château de Litomyšl figure lui aussi sur la liste des sites Unesco en République Tchèque. Il a été construit au XVIème siècle par Vratislav de Pernštejn en guise de présent à sa femme bien-aimée (franchement, un cadeau comme ça, je dis oui aussi !).

Visite du chateau de Litomyšl.

Les murs extérieurs du château sont ornés de sgraffite, d’élégantes galeries couvertes d’arcades donnent sur la cour intérieure. Lors de la visite, on découvre un ravissant petit théâtre avec des décors en trompe l’oeil. Celui-ci servait pour des représentations familiales.

J’en veux un à la maison aussi.

A l’intérieur du château, on peut admirer des salles décorées avec faste : peintures, tapisseries, objets d’époque… Dont une salle dédiée à l’amour de la famille pour ses chevaux (d’ailleurs, pour l’anecdote, les marches des escaliers ont été façonnées de telle sorte à permettre le passage des chevaux. Oui, oui, à l’intérieur).

Coucou !

Après le château, nous avons visité rapidement l’Église piariste de la Découverte de la Sainte-Croix. Récemment rénovée, elle abrite notamment des installations d’art contemporain par Václav Cigler et Michal Motyček. Il est également possible d’accéder à l’espace situé entre les tours pour une vue panoramique sur toute la région.

Vue sur le château depuis l’église piariste de la Découverte de la Sainte-Croix.
Dans l’église piariste de la Découverte de la Sainte Croix.

Pour terminer en beauté, nous avons dégusté un délicieux lunch au restaurant Muuza de l’hôtel Aplaus qui se situe juste à côté d’anciens jardins monastiques, convertis en parc.

En pratique

Si vous êtes tenté•e par une exploration de cette facette moins touristique de la République Tchèque, voici quelques infos pratiques.

J’ai rassemblé sur la carte ci-dessous les arrêts principaux de notre petit voyage. Je pense vraiment qu’il y en a un peu pour tous les goûts :

  • Ostrava pour les amateurs d’ambiances industrielles
  • Ostravice pour le côté rando
  • Štramberk comme petit village mignon à explorer
  • Olomouc comme alternative à Prague pour un city-trip avec le complexe baroque de Svatý Kopeček juste à côté. Plus d’idées sur le site de Tourism Olomouc.
  • Litomyšl pour les fans de châteaux (on en a quelques-unes dans l’équipe de rédaction :-D)

Certaines de ces destinations sont tout à fait accessibles via les transports en commun (je pense à Ostrava qui est à 2 heures de Cracovie en Flixbus ou Olomouc qu’on peut facilement rejoindre en train depuis Prague). Pour d’autres, la voiture s’impose quasiment.

Comme mentionné dans l’intro, l’infrastructure touristique n’est pas toujours ultra-développée dans ces lieux, en tout cas par pour les touristes internationaux. Vous trouverez généralement des infos en allemand mais l’anglais n’est pas parlé par tout le monde. Il faut y aller à la débrouille. Exceptions : Olomouc qui est tout de même très internationale avec l’université et Litomyšl.

Au niveau des hébergements, on a testé :

  • Le Green Inn à Ostravice (hôtel et resort de golf) : ++++ pour la vue. Un peu déçus du resto de l’hôtel qui ne propose quasiment rien de végé (à part de la salade).
  • Le Clarion Congress Hotel à Olomouc : un grand hôtel classique. Confortable, propre et très bien situé.

Pour d’autres idées de voyage en République Tchèque, je vous invite à consulter le site de Czech Tourism et celui de la région de Moravie Silésie.

Poursuivez le voyage en République Tchèque

On a pris un bain de bière en République Tchèque et on vous raconte tout !

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