Carnets de voyage

Tournai : la cité des 5 clochers sous la pluie

Le beffroi de la ville de Tournai

Tournai, située dans le Hainaut-Occidental, c’est la ville de mon grand amour et ma cité d’adoption. Cela fait 6 ans (déjà) qu’au moins une fois par mois, je vais boire un verre sur la Grand-Place, je me rends à des matchs de Handball et je foule les pavés de cette ville millénaire, à l’ombre de son immense cathédrale.

[Cet article a été rédigé en collaboration avec l’Office du tourisme de Tournai et les Auberges de Jeunesse de Belgique. Nous gardons cependant toute la liberté éditoriale sur le contenu présenté.]

À force d’apprendre à la connaître, j’ai eu envie de la (re)découvrir. Car Tournai n’est pas juste l’agglomération (picarde) la plus étendue de Wallonie ; elle est aussi l’une des plus anciennes villes de Belgique, dont l’histoire est intimement liée à Clovis, à la Gaule de Jules César et aux grands rois du royaume de France.

Le Beffroi et la Cathédrale Notre Dame de Tournai
Depuis la Grand Place de Tournai, on a une vue imprenable sur le Beffroi et la Cathédrale – © Sophie Bernard Photography

Tournai, une ville au carrefour de l’Europe

En voiture, Tournai (Doornik en néerlandais) est à 20 minutes de Lille, à 50 minutes de Bruxelles et à 90 minutes de Liège. Rotterdam et Paris sont à 2h30 de route, Amsterdam à 3h, et 4h suffisent à rallier Londres en voiture si on emprunte le Ferry.

Que vous vous y rendiez en voiture, en train ou par voie fluviale (la ville dispose d’une halte nautique !), votre premier arrêt sera l’office du tourisme de Tournai, tout récemment (et magnifiquement) rénové. Vous y trouverez toutes les informations nécessaires à votre périple, ainsi que les City Pass (entre 4€ et 10,40€) qui vous permettront de découvrir la ville à un prix avantageux.

L'office du tourisme de Tournai
À l’intérieur de l’Office du Tourisme de Tournai – © Sophie Bernard Photography

Ce matin là, nous retrouvons Jean-François (notre guide) qui nous accompagnera lors de ce citytrip un peu cocasse. En effet, si je pense déjà connaitre la ville, ce n’est rien en comparaison de Julien (vous savez, l’homme de ma vie) qui y a vécu plus de 20 ans !

La cité des 5 clochers dans « le couloir du temps »

Nous commençons ce citytrip de 2 jours confortablement installés dans la petite salle de cinéma de l’office du tourisme. « Le couloir du temps », un court métrage qui retrace les 2000 ans d’histoire de la ville et qui met en scène … Bruno Coppens habillé en ménestrel (rien que pour ça, ça vaut le détour !) nous donne un bon aperçu de la richesse du patrimoine historique de la ville.

De l’époque gallo-romaine (où elle est déjà une cité importante) à nos jours, Tournai a été une cité royale (la première capitale du royaume franc) sous le règne de Childéric 1er et son fils Clovis ; a connu une brève occupation anglaise sous Henri VIII ; a été entre les mains des Pays-Bas espagnols avec Charles Quint ; avant que Louis XIV ne la conquière puis ne la rétrocède aux Habsbourg d’Autriche.

Et ceci n’est qu’une ébauche de la riche histoire culturelle, politique et historique de la ville !

La cathédrale Notre Dame de Tournai
Depuis les 4 coins de la ville, on aperçoit l’imposante Cathédrale Notre-Dame de Tournai – © Sophie Bernard Photography

Le Beffroi, entre tradition et liberté

Le Beffroi de Tournai, le plus ancien de Belgique, surplombe la ville et la Grand-Place de ses 72 mètres de hauteur. Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, il abrite un carillon qui résonne à travers la ville tous les dimanches après-midi en période estivale.

Vue depuis le premier étage du Beffroi de Tournai
Vue depuis le premier étage du Beffroi – © Sophie Bernard Photography

Nous grimpons ses 185 premières marches, passons le cachot (le Beffroi a, autrefois, servi de prison) et débouchons sur le balcon du « premier étage ». La vue que nous avons sur la ville est imprenable et le nombre de clochers visibles (Tournai dénombre 14 églises et chapelles au centre ville) est impressionnant.

La prison du Beffroi de Tournai
Petit aperçu de la prison du Beffroi de Tournai – © Sophie Bernard Photography

Le saviez-vous ? La construction du Beffroi, symbole des libertés communales, débuta en 1188 après que Philippe Auguste, alors roi de France, ait accordé aux Tournaisiens une charte accordant « le droit de cloche », un privilège permettant de s’affranchir de l’autorité religieuse pour l’organisation de la journée. La grosse cloche du carillon du Beffroi (la Bancloque) permet alors d’avertir la population des procès et exécutions, des invasions ou encore des incendies.

Les cloches du carillon du Beffroi de Tournai
Les cloches du carillon du Beffroi de Tournai – © Sophie Bernard Photography

Chaque année, à l’occasion du célèbre carnaval de Tournai, des « Pichous » (petites miches de pains) sont lancés du haut du Beffroi. La tradition, née avec le carnaval en 1986, commémore la réouverture du Beffroi (suite à son incendie en 1324), lors de laquelle les nobles avaient jeté à la population des miches de pain.

Le musée d’Histoire Naturelle et le musée des Beaux-Arts de Tournai

Quelques rues séparent le Beffroi de la Place de l’Hôtel de ville et son parc communal. Je le connais bien pour y avoir célébré 2 mariages, et je découvre alors avec surprise qu’il abrite également le musée d’Histoire Naturelle (installé depuis 1939 dans l’ancienne brasserie de l’Abbaye Saint-Martin) et le musée des Beaux-Arts.

Le musée d’Histoire Naturelle de Tournai, fondé en 1828 sous la période hollandaise, est le plus ancien du pays accessible au public. Conçu par l’architecte tournaisien Bruno Renard pour recevoir des collections zoologiques, l’intérieur de ce bâtiment néoclassique a été scrupuleusement conservé. Son vieux couloir qui abrite « le cabinet de curiosité » est par ailleurs sublime.

Le couloir du cabinet des curiosités du musée d'histoire naturelle de Tournai
Le magnifique cabinet des curiosités du musée d’Histoire-Naturelle – © Sophie Bernard Photography

Un peu plus loin, nous découvrons le musée des Beaux-Arts de Tournai, un édifice du célèbre architecte belge d’Art nouveau, Victor Horta. Le musée, qui devait initialement être installé à Bruxelles pour accueillir les œuvres du mécène Henri Van Cutsem, fut re-localisé à cause de la présence controversée d’un nu.

Le vol de la Joconde à Paris en 1911 convainquit Victor Horta de revoir ses plans. Le musée, en forme de tortue, fut alors repensé pour permettre au gardien d’avoir un œil sur chacune des pièces depuis son centre (et ainsi pallier aux problèmes de sécurité). On peut y découvrir les seules œuvres en Belgique d’Edouart Manet, ainsi que des tableaux impressionnants du peintre tournaisien Louis Gallait (qui valent vraiment le détour !).

Un hippopotame volant pour l'exposition temporaire
Un hippopotame volant décor le plafond du musée à l’occasion de l’exposition temporaire en cours – © Sophie Bernard Photography
Tableau "La Peste de Tournai" par Louis Gallait
Tableau « La Peste de Tournai » par Louis Gallait – © Sophie Bernard Photography

La Cathédrale Notre-Dame de Tournai et ses 5 clochers

Notre-Dame est la cathédrale du diocèse de Tournai. Classée depuis 2000 au patrimoine mondial de l’UNESCO, elle fait partie du patrimoine majeur de Wallonie et est considérée comme un chef d’œuvre du gothique scaldien. Ne vous laissez pas rebuter par ses nombreux échafaudages. Actuellement en travaux (et pour encore 10 ans), elle demeure malgré tout impressionnante et magnifique !

Porche du 14ème siècle de la Cathédrale Notre Dame de Tournai
Porche du 14ème siècle à l’entrée de la Cathédrale – © Sophie Bernard Photography
À l'intérieur de la Cathédrale Notre Dame de Tournai
À l’intérieur de la Cathédrale Notre-Dame de Tournai – © Sophie Bernard Photography

Le saviez-vous ? Ce n’est pas un hasard si le Beffroi surplombe la cathédrale. Ce dernier fut consolidé (et sa hauteur augmentée) chaque fois que Notre-Dame prenait de la hauteur, de sorte que jamais le symbole du pouvoir communal (le Beffroi) ne se laisse dominer par le symbole du pouvoir religieux (la cathédrale).

Découverte du pont des trous et de l’ancien four à chaux à vélo

Après un copieux repas au restaurant « Big … » (lequel se trouve juste à côté de l’église Saint-Jacques, édifiée au 13e siècle et connue pour être une étape de Saint-Jacques-de-Compostelle) direction Quai des Vicinaux, chez « Want You Bike » pour la location de vélos.

PS : en avertissant l’office du tourisme de Tournai à l’avance, les vélos peuvent être mis à votre disposition devant l’office !

Visit Tournai à vélo
On visite Tournai à vélo – © Sophie Bernard Photography

La balade est agréable, malgré les nuages, le temps est doux, et nous avons même la chance de profiter de la chaleur de quelques rayons de soleil !

Sur la route qui doit nous conduire à l’ancien four à chaux de Chercq, nous découvrons le célèbre Pont des Trous, l’un des plus prestigieux vestiges de l’architecture militaire médiévale de Belgique. Erigée à la fin du 13e siècle, elle faisait partie de la seconde enceinte communale de Tournai (dont quelques tours subsistent encore dans plusieurs recoins de la ville).

Une machine industrielle en bord de quai à Tournai
Vue depuis les Quai des Vicinaux – © Sophie Bernard Photography
Le Pont des Trous de Tournai
Le Pont des Trous, vestige de l’enceinte extérieure de Tournai – © Sophie Bernard Photography
le vestige d'une tour appartenante à l'enceinte intérieure de Tournai
Au coeur d’un parc, le vestige d’une tour appartenant à l’enceinte intérieure – © Sophie Bernard Photography

Après avoir longé l’Escaut en calquant notre rythme sur celui d’un bateau, nous nous arrêtons devant une énorme construction de pierre. Ce four à chaux, datant de 1840, a assuré durant plus d’un siècle la cuisson de la pierre calcaire (permettant de produire de la chaux naturelle) avant l’invention du ciment.

L'ancien four à chaux de Chercq
Mon Jules devant l’ancien four à chaux de Chercq – © Sophie Bernard Photography
Vue de la ville de Tournai
Même de loin, on aperçoit les clochers de la Cathédrale Notre-Dame et le Beffroi de Tournai – © Sophie Bernard Photography
La campagne environnante de Tournai
Le long de notre parcours à vélo, la campagne environnante de Tournai, à quelques pas du centre-ville – © Sophie Bernard Photography

Le Handball, le sport national des tournaisiens

Si vous avez la chance de visiter la ville un soir de rencontre, je vous invite chaudement à aller voir un match de Handball au Hall Omnisport de Tournai. L’ambiance y est électrique !

Match de l'Estudiantes Handball Club de Tournai
Match de l’Estudiantes Handball Club de Tournai – © Sophie Bernard Photography

L’Estu (diminutif de l’Estudiantes Handball Club de Tournai) est en division 1 nationale (D1). Cette année, ils ont même terminé premier de la phase classique et jouent les play-off pour accéder à la BeNe-League.

Où manger à Tournai ?

On brunch à « l’Atemporel »

On brunch, lunch ou goûte à l’Atemporel qui propose toutes sortes de pâtisseries, thés et cafés, mais aussi de délicieux plats bios pour tous les goûts !

À l'intérieur de l'Atemporelle à Tournai
À l’intérieur de l’Atemporel à Tournai – © Sophie Bernard Photography
À l'intérieur de l'Atemporelle à Tournai
Une décoration hyper chaleureuse et cozy – © Sophie Bernard Photography
Brunch à l'Atemporelle de Tournai
Ce brunch était un pur délice ! © Sophie Bernard Photography

On lunch chez « Big … »

Chez « Big … », on mange des bons petits plats bien de chez nous. Son patron et cuisinier, Pascal Delrue, est d’ailleurs un grand supporter du standard de Liège. De quoi ne pas se sentir trop dépaysé lorsqu’on vient (comme moi) de la cité ardente :D.

Insigne du Standard chez "Big ..."
Chez « Big … » les supporters du Standard sont les bienvenus ! © Sophie Bernard Photography
Menu de chez "Big ..."
Chez « Big … » des plats bien de chez nous sont au menu – © Sophie Bernard Photography
La Gold Carte du Standard
Un véritable supporter du Standard 😀 – © Sophie Bernard Photography

On goûte chez MilyPat

Envie de savourer un cookie et/ou un cupcake coloré, accompagné d’un café ou d’un thé, dans l’univers d’Alice au Pays des Merveilles ? MilyPat et sa décoration complètement décalée est fait pour vous !

Dans la vitrine du MilyPat
La vitrine de MilyPat donne déjà envie d’y entrer 😀 – © Sophie Bernard Photography
L'ambiance Cozy chez MilyPat
Rien de tel qu’une ambiance cozy pour déguster un thé ou un café ! © Sophie Bernard Photography
La décoration d'Alice au Pays des Merveilles de MilyPat
La décoration d’Alice au Pays des Merveilles de MilyPat – © Sophie Bernard Photography

On mange une frite et un burger chez Frite à Gogo

Frite à Gogo (FAG) est sans conteste ma friterie préférée de Tournai. Le burger « bouquetin » est une vraie tuerie 😮 !

Burger bouquetin chez Frite à Gogo
Le « bouquetin » avec son fromage raclette, une vraie tuerie 😮 ! © Sophie Bernard Photography

Où loger à Tournai ?

Histoire de vivre pleinement l’expérience citytrip à Tournai, Julien et moi avons logé dans la nouvellement rénovée Auberge de Jeunesse de Tournai. Située juste à côté du musée des Beaux-Arts, l’auberge se trouve dans la même rue que l’Atemporel et à quelques rues à peine de la Place de Tournai, du Beffroi et de la Cathédrale.

Le sigle de l'Auberge de Jeunesse de Tournai
Sur le mur de l’Auberge de Jeunesse de Tournai – © Sophie Bernard Photography

En plus d’avoir l’avantage non négligeable de se situer au cœur de la ville, l’Auberge de Jeunesse de Tournai possède un jardin avec terrasse, offre le wifi gratuit ainsi qu’un petit déjeuner bio avec la nuitée.

Si, comme moi, vous n’êtes pas adepte des dortoirs communs, sachez que l’auberge propose des chambres doubles permettant d’accueillir 2 à 3 personnes. La « chambre triple » dans laquelle nous avons été logé, avait des casiers sécurisés, une petite salle de bain privative (munie d’une douche et d’un lavabo) et un lit superposé.

Dans la chambre triple de l'Auberge de Jeunesse de Tournai
Dans la chambre triple de l’Auberge de Jeunesse de Tournai – © Sophie Bernard Photography

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Envie de continuer votre périple en Wallonie ?

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