Tournai, située dans le Hainaut-Occidental, c’est la ville de mon grand amour et ma cité d’adoption. Cela fait 6 ans (déjà) qu’au moins une fois par mois, je vais boire un verre sur la Grand-Place, je me rends à des matchs de Handball et je foule les pavés de cette ville millénaire, à l’ombre de son immense cathédrale.
[Cet article a été rédigé en collaboration avec l’Office du tourisme de Tournai et les Auberges de Jeunesse de Belgique. Nous gardons cependant toute la liberté éditoriale sur le contenu présenté.]
À force d’apprendre à la connaître, j’ai eu envie de la (re)découvrir. Car Tournai n’est pas juste l’agglomération (picarde) la plus étendue de Wallonie ; elle est aussi l’une des plus anciennes villes de Belgique, dont l’histoire est intimement liée à Clovis, à la Gaule de Jules César et aux grands rois du royaume de France.
Tournai, une ville au carrefour de l’Europe
En voiture, Tournai (Doornik en néerlandais) est à 20 minutes de Lille, à 50 minutes de Bruxelles et à 90 minutes de Liège. Rotterdam et Paris sont à 2h30 de route, Amsterdam à 3h, et 4h suffisent à rallier Londres en voiture si on emprunte le Ferry.
Que vous vous y rendiez en voiture, en train ou par voie fluviale (la ville dispose d’une halte nautique !), votre premier arrêt sera l’office du tourisme de Tournai, tout récemment (et magnifiquement) rénové. Vous y trouverez toutes les informations nécessaires à votre périple, ainsi que les City Pass (entre 4€ et 10,40€) qui vous permettront de découvrir la ville à un prix avantageux.
Ce matin là, nous retrouvons Jean-François (notre guide) qui nous accompagnera lors de ce citytrip un peu cocasse. En effet, si je pense déjà connaitre la ville, ce n’est rien en comparaison de Julien (vous savez, l’homme de ma vie) qui y a vécu plus de 20 ans !
La cité des 5 clochers dans « le couloir du temps »
Nous commençons ce citytrip de 2 jours confortablement installés dans la petite salle de cinéma de l’office du tourisme. « Le couloir du temps », un court métrage qui retrace les 2000 ans d’histoire de la ville et qui met en scène … Bruno Coppens habillé en ménestrel (rien que pour ça, ça vaut le détour !) nous donne un bon aperçu de la richesse du patrimoine historique de la ville.
De l’époque gallo-romaine (où elle est déjà une cité importante) à nos jours, Tournai a été une cité royale (la première capitale du royaume franc) sous le règne de Childéric 1er et son fils Clovis ; a connu une brève occupation anglaise sous Henri VIII ; a été entre les mains des Pays-Bas espagnols avec Charles Quint ; avant que Louis XIV ne la conquière puis ne la rétrocède aux Habsbourg d’Autriche.
Et ceci n’est qu’une ébauche de la riche histoire culturelle, politique et historique de la ville !
Le Beffroi, entre tradition et liberté
Le Beffroi de Tournai, le plus ancien de Belgique, surplombe la ville et la Grand-Place de ses 72 mètres de hauteur. Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, il abrite un carillon qui résonne à travers la ville tous les dimanches après-midi en période estivale.
Nous grimpons ses 185 premières marches, passons le cachot (le Beffroi a, autrefois, servi de prison) et débouchons sur le balcon du « premier étage ». La vue que nous avons sur la ville est imprenable et le nombre de clochers visibles (Tournai dénombre 14 églises et chapelles au centre ville) est impressionnant.
Le saviez-vous ? La construction du Beffroi, symbole des libertés communales, débuta en 1188 après que Philippe Auguste, alors roi de France, ait accordé aux Tournaisiens une charte accordant « le droit de cloche », un privilège permettant de s’affranchir de l’autorité religieuse pour l’organisation de la journée. La grosse cloche du carillon du Beffroi (la Bancloque) permet alors d’avertir la population des procès et exécutions, des invasions ou encore des incendies.
Chaque année, à l’occasion du célèbre carnaval de Tournai, des « Pichous » (petites miches de pains) sont lancés du haut du Beffroi. La tradition, née avec le carnaval en 1986, commémore la réouverture du Beffroi (suite à son incendie en 1324), lors de laquelle les nobles avaient jeté à la population des miches de pain.
Le musée d’Histoire Naturelle et le musée des Beaux-Arts de Tournai
Quelques rues séparent le Beffroi de la Place de l’Hôtel de ville et son parc communal. Je le connais bien pour y avoir célébré 2 mariages, et je découvre alors avec surprise qu’il abrite également le musée d’Histoire Naturelle (installé depuis 1939 dans l’ancienne brasserie de l’Abbaye Saint-Martin) et le musée des Beaux-Arts.
Le musée d’Histoire Naturelle de Tournai, fondé en 1828 sous la période hollandaise, est le plus ancien du pays accessible au public. Conçu par l’architecte tournaisien Bruno Renard pour recevoir des collections zoologiques, l’intérieur de ce bâtiment néoclassique a été scrupuleusement conservé. Son vieux couloir qui abrite « le cabinet de curiosité » est par ailleurs sublime.
Un peu plus loin, nous découvrons le musée des Beaux-Arts de Tournai, un édifice du célèbre architecte belge d’Art nouveau, Victor Horta. Le musée, qui devait initialement être installé à Bruxelles pour accueillir les œuvres du mécène Henri Van Cutsem, fut re-localisé à cause de la présence controversée d’un nu.
Le vol de la Joconde à Paris en 1911 convainquit Victor Horta de revoir ses plans. Le musée, en forme de tortue, fut alors repensé pour permettre au gardien d’avoir un œil sur chacune des pièces depuis son centre (et ainsi pallier aux problèmes de sécurité). On peut y découvrir les seules œuvres en Belgique d’Edouart Manet, ainsi que des tableaux impressionnants du peintre tournaisien Louis Gallait (qui valent vraiment le détour !).
La Cathédrale Notre-Dame de Tournai et ses 5 clochers
Notre-Dame est la cathédrale du diocèse de Tournai. Classée depuis 2000 au patrimoine mondial de l’UNESCO, elle fait partie du patrimoine majeur de Wallonie et est considérée comme un chef d’œuvre du gothique scaldien. Ne vous laissez pas rebuter par ses nombreux échafaudages. Actuellement en travaux (et pour encore 10 ans), elle demeure malgré tout impressionnante et magnifique !
Le saviez-vous ? Ce n’est pas un hasard si le Beffroi surplombe la cathédrale. Ce dernier fut consolidé (et sa hauteur augmentée) chaque fois que Notre-Dame prenait de la hauteur, de sorte que jamais le symbole du pouvoir communal (le Beffroi) ne se laisse dominer par le symbole du pouvoir religieux (la cathédrale).
Découverte du pont des trous et de l’ancien four à chaux à vélo
Après un copieux repas au restaurant « Big … » (lequel se trouve juste à côté de l’église Saint-Jacques, édifiée au 13e siècle et connue pour être une étape de Saint-Jacques-de-Compostelle) direction Quai des Vicinaux, chez « Want You Bike » pour la location de vélos.
PS : en avertissant l’office du tourisme de Tournai à l’avance, les vélos peuvent être mis à votre disposition devant l’office !
La balade est agréable, malgré les nuages, le temps est doux, et nous avons même la chance de profiter de la chaleur de quelques rayons de soleil !
Sur la route qui doit nous conduire à l’ancien four à chaux de Chercq, nous découvrons le célèbre Pont des Trous, l’un des plus prestigieux vestiges de l’architecture militaire médiévale de Belgique. Erigée à la fin du 13e siècle, elle faisait partie de la seconde enceinte communale de Tournai (dont quelques tours subsistent encore dans plusieurs recoins de la ville).
Après avoir longé l’Escaut en calquant notre rythme sur celui d’un bateau, nous nous arrêtons devant une énorme construction de pierre. Ce four à chaux, datant de 1840, a assuré durant plus d’un siècle la cuisson de la pierre calcaire (permettant de produire de la chaux naturelle) avant l’invention du ciment.
Le Handball, le sport national des tournaisiens
Si vous avez la chance de visiter la ville un soir de rencontre, je vous invite chaudement à aller voir un match de Handball au Hall Omnisport de Tournai. L’ambiance y est électrique !
L’Estu (diminutif de l’Estudiantes Handball Club de Tournai) est en division 1 nationale (D1). Cette année, ils ont même terminé premier de la phase classique et jouent les play-off pour accéder à la BeNe-League.
Où manger à Tournai ?
On brunch à « l’Atemporel »
On brunch, lunch ou goûte à l’Atemporel qui propose toutes sortes de pâtisseries, thés et cafés, mais aussi de délicieux plats bios pour tous les goûts !
On lunch chez « Big … »
Chez « Big … », on mange des bons petits plats bien de chez nous. Son patron et cuisinier, Pascal Delrue, est d’ailleurs un grand supporter du standard de Liège. De quoi ne pas se sentir trop dépaysé lorsqu’on vient (comme moi) de la cité ardente :D.
On goûte chez MilyPat
Envie de savourer un cookie et/ou un cupcake coloré, accompagné d’un café ou d’un thé, dans l’univers d’Alice au Pays des Merveilles ? MilyPat et sa décoration complètement décalée est fait pour vous !
On mange une frite et un burger chez Frite à Gogo
Frite à Gogo (FAG) est sans conteste ma friterie préférée de Tournai. Le burger « bouquetin » est une vraie tuerie 😮 !
Où loger à Tournai ?
Histoire de vivre pleinement l’expérience citytrip à Tournai, Julien et moi avons logé dans la nouvellement rénovée Auberge de Jeunesse de Tournai. Située juste à côté du musée des Beaux-Arts, l’auberge se trouve dans la même rue que l’Atemporel et à quelques rues à peine de la Place de Tournai, du Beffroi et de la Cathédrale.
En plus d’avoir l’avantage non négligeable de se situer au cœur de la ville, l’Auberge de Jeunesse de Tournai possède un jardin avec terrasse, offre le wifi gratuit ainsi qu’un petit déjeuner bio avec la nuitée.
Si, comme moi, vous n’êtes pas adepte des dortoirs communs, sachez que l’auberge propose des chambres doubles permettant d’accueillir 2 à 3 personnes. La « chambre triple » dans laquelle nous avons été logé, avait des casiers sécurisés, une petite salle de bain privative (munie d’une douche et d’un lavabo) et un lit superposé.
Cet article vous a donné envie de découvrir Tournai ? Laissez-nous votre avis et/ou vos bonnes adresses en commentaire :-).
Envie de continuer votre périple en Wallonie ?
- 4 idées originales à faire en Wallonie ;
- À moins d’1h de Tournai, une randonnée insolite sur la boucle noire de Charleroi ;