Saveurs du monde

La pizza non cuite et autres (més)aventures culinaires

Déception, incompréhension, perplexité et parfois, dégoût : tels sont des risques que court tout aventurier du goût en quête de saveurs nouvelles. Sur le moment, l’expérience n’est pas toujours amusante à vivre mais après quelque temps, elle se transforme immanquablement en anecdote que l’on évoque à grands renforts de fous rires. Parce que le ridicule ne tue pas, je partage avec vous 3 petites (més)aventures culinaires savoureuses…

On a malheureusement peu de photos de ces moments mémorables ce qui explique que cet article soit moins illustré que d’habitude. La prochaine fois qu’on vit des mésaventures culinaires, on fera plus de photos, promis !

Papa Murphy’s

Un soir à Portland, après une journée bien remplie à explorer la ville de long en large, il était temps pour nous de reprendre le chemin du quartier un peu décentré dans lequel nous étions hébergés par l’ami d’un ami… Nous n’avions pas pris le temps de manger au centre-ville. Nous avions participé à un food tour ce jour-là ce qui explique que, contrairement à mon habitude, je n’avais pas eu faim avant 20h. Croyez-moi, c’est exceptionnel ! Mais après quelques minutes de marche et une demi-heure de bus, l’appétit nous était revenu et nous nous mîmes en quête d’un endroit où casser la croute.

Je vous en ai déjà abondamment parlé : Portland c’est le paradis des foodies (et de la street food) aux Etats-Unis. Ce qui n’en rend notre mésaventure que plus pathétique.

A l’écart du centre, pas de food truck où se restaurer, pas de micro-brasserie branchée… Heureusement Trip Advisor était là pour nous aider. Malheureusement, tous les endroits recommandés étaient fermés… Et puis, juste au moment où nous nous étions résolus à rentrer l’estomac vide et à nous consoler avec un paquet de chips Kettle (qui viennent d’Oregon eux aussi, je précise), nous apercevons la devanture d’une pizzeria : Papa Murphy’s !

Kettle Jalapeño potato chips
En même temps là, ils ont des super goûts de Kettle !

A l’intérieur, pas de table où manger, c’est à emporter uniquement. Qu’à cela ne tienne ! Cela ne dérangera probablement pas notre hôte que nous squattions sa table pour manger et puis, les pizzas sont tellement énormes que nous pourrons lui en proposer un quartier. Nous arrêtons notre choix sur une simple pizza Pepperoni (au salami donc) et nous attendons, heureux d’avoir enfin trouvé de quoi nous sustenter tout en sachant que ce ne sera probablement pas notre meilleur repas du séjour (les pizzas en Oregon, ce n’est généralement pas le top !). Pas 2 minutes après, on nous indique que la pizza est prête et qu’on peut l’emporter…

Et c’est là qu’on réalise que 2 minutes pour garnir et cuire une pizza, c’est court…

Et c’est là qu’on réalise que la pizza n’est pas cuite…

Et c’est là que je vois enfin qu’il est écrit « Take & Bake » sur le comptoir (« Emportez et cuisez »)…

Et c’est là qu’on se demande si notre hôte a bien un four et si oui, s’il est suffisamment grand pour cuire cette énorme pizza crue…

Mais dans ces cas-là, tu fais comme si de rien n’était, tu dis « thank you », tu paies et tu emportes ta honte et ta pizza crue avec l’air le plus naturel du monde en te disant qu’au pire, tu mangeras juste le pepperonni.

Papa Murphy's
Je ne sais toujours pas pourquoi mon cerveau a décidé d’ignorer la mention « Take ‘n’ bake »

Heureusement pour nous, il s’est avéré que non seulement notre hôte avait un four suffisamment grand mais qu’en plus il avait une pierre à cuire les pizzas et tous les accessoires du fan de pizza qui se respecte. En entendant notre histoire, il était hilare et je parie qu’à chaque fois qu’il commande une pizza, il raconte à ses potes l’histoire de ces 2 touristes belges qui ne connaissaient pas le principe du « take & bake ».

La soupe au gras

Marché de Warorot, Chiang Mai, Thaïlande. Ce marché couvert, qui date du début du XXème siècle, est un endroit qui offre de nombreuses possibilités de grignoter et découvrir des spécialités locales. Et ce n’est pas le choix qui manque ! Des dizaines d’échoppes proposent différentes spécialités thaïlandaises ou d’autres pays d’Asie (je me souviens entre autres d’un stand de sushis)…

Food shops in Chiang Mai Night Market

Alors évidemment, j’avais envie de tester un maximum de choses… Après avoir dégusté de délicieux beignets, mon regard est attiré par une petite échoppe de soupe où, comme par hasard, il n’y a pas de file et c’est encore moins cher qu’ailleurs. La soupe en Asie, j’adore ! Elle est toujours parfumée, gourmande et généralement garnie de nouilles… Le rêve !

Je commande donc une soupe… Et je me retrouve avec une espèce de gelée brunâtre tiède dont j’ai mangé deux cuillères avant de repousser mon assiette, dégoûtée… « Tu veux goûter ? », ai-je demandé à Karl. « Rien qu’à voir ta tête, non merci » a-t-il répondu.

Gelée de soupe grasse, Chiang Mai

A ce jour, je n’ai toujours pas découvert de quoi il s’agissait (et il vaut peut-être mieux) ni comment on peut obtenir cet effet de soupe-gelée. Mais l’ironie de la situation, se trouver dans un des pays réputés mondialement pour la finesse de sa cuisine et choisir peut-être l’unique stand servant une cuisine grasse et tiédasse, elle, ne m’a pas échappé. Bon, peut-être qu’il s’agissait juste d’une texture à laquelle je ne suis pas habituée et que ce plat est considéré comme un délice dans certaines parties du monde. Peut-être que je suis incapable de l’apprécier à sa juste valeur… Mais la photo de ma tête déconfite par la soupe continue encore aujourd’hui à nous faire rire !

« No fèmmé ! »

Nous sommes attablés à un resto dans une mignonne petite ville de Toscane avec un couple d’ami, un soir à la fin de l’été, après un excellent repas. Et nous nous préparons à reprendre la route vers notre charmant gîte en plein coeur de la campagne…

Au moment de régler l’addition, on nous offre le traditionnel « verre pour la maison ». Du limoncello, si je me souviens bien. Premier truc louche : le serveur amène 2 verres – nous sommes 4 – et les pose face aux hommes. Mon amie et moi nous regardons en rigolant, croyant à une petite blague macho, certes lourde mais plutôt innocente. Je tends la main pour que Karl me passe son verre. Et le serveur s’exclame « No fèmmé ! » en nous désignant mon amie et moi (on comprend qu’il essaie de dire « femme » en le prononçant à l’italienne). On le regarde en rigolant, « ah la bonne blague », mais il insiste, avec l’air le plus sérieux du monde et la voix rugissante : « No fèmmé ! ».

Ok. « No femme », pas pour les femmes donc. Pas de limoncello pour nous ce soir, pas de pourboire pour ce serveur bizarre, le seul du style qu’on ait rencontré jusqu’à présent en Italie. Même mes amis italiens trouvent ce comportement anormal.

Les garçons évidemment, nous refont régulièrement le coup à chaque repas qu’on termine pas un petit verre d’alcool : « No femme! »

Et vous, gardez-vous des souvenirs amusés de mésaventures culinaires vécues en voyage ? Partagez-les avec nous en commentaire !

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