En avril, nous avons enfilé nos chaussures de marche pour 5 jours de randonnée en Bretagne sur le fameux GR34, le sentier des douaniers. Au départ de la cité corsaire de Saint-Malo, nous avons rejoint la jolie plage de Sables-d’Or-Les-Pins, en longeant la bien nommée Côte d’Émeraude. Voici notre itinéraire détaillé !
Depuis notre première expérience de trek au Népal, nous avions les pieds qui nous chatouillaient ! Pas littéralement bien sûr. Je veux dire par là que nous n’avions qu’une envie : arpenter un sentier de randonnée pendant plusieurs jours d’affilée.
Vu notre niveau de débutant, nous avons jeté notre dévolu sur le sentier de grande randonnée (GR) 34 qui fait le tour de la Bretagne, réputé comme l’un des plus accessibles. En voyage à Saint-Malo pour le Salon des Blogueurs de Voyage, nous en avons profité pour faire d’une pierre deux coups et arpenter une bonne centaine de kilomètres de ce sentier balisé long de… 1 800 km.
Avant le voyage, je n’ai pas trouvé beaucoup d’information sur les étapes possibles et les logements situés à proximité du sentier. Le TopoGuide officiel renseigne bien quelques adresses de logement mais, la plupart du temps, renvoie vers les offices du tourisme locaux. Je me suis donc dit qu’un partage d’expérience serait certainement utile à d’autres !
Voici donc notre itinéraire en images, jour après jour, avec nos recommandations de logement et de restaurants. Les distances indiquées sont celles mesurées par ma montre, elles sont supérieures à la distance théorique indiquée par le TopoGuide. Cela s’explique par le fait que nous devions parfois marcher un peu plus pour rejoindre notre hébergement, aller manger, faire des courses…
Depuis lors, j’ai découvert Holidu, un moteur de recherche de logements bien pratique qui permet de trouver des hébergements listés sur plusieurs sites type Booking, HouseTrip, TripAdvisor… sur base de critères que vous spécifiez. Vous pouvez aussi chercher via une carte, ce qui vous permet de cibler assez précisément les endroits par lesquels vous comptez passer.
Jour -1 : l’échauffement de Saint-Malo à Dinard
Distance : 15 kilomètres
Logement : Airbnb à Saint-Malo
Si vous suivez le GR34 vers l’ouest depuis Saint-Malo, 2 options s’offrent à vous pour rejoindre la ville de Dinard :
- emprunter le bus de mer de la Compagnie Corsaire (10 minutes de trajet – uniquement possible d’avril à octobre)
- marcher jusqu’au barrage de la Rance, le traverser et rejoindre Dinard (7 km)
Pour notre itinéraire de 5 jours, j’avais prévu d’emprunter le bateau. Mais à la veille du départ, il faisait un temps superbe et nous ne tenions pas en place ! Nous avons donc décidé de rejoindre Dinard à pied, en guise d’échauffement, puis de rentrer à Saint-Malo par le bateau.
Nous n’avons pas regretté cette décision, bien au contraire ! La balade était superbe et nous a permis de découvrir de véritables petits bijoux. Comme le vieux cimetière de Saint-Servan : un lieu tout simplement magique ! Si vous pensez que les cimetières sont sinistres, je vous conseille d’aller y faire un tour au printemps, lorsque le soleil brille. Les allées sont couvertes de jacinthes sauvages, de temps en temps le cri des mouettes rappelle que la mer est à 2 pas… Au détour d’un chemin, on découvre la tombe d’un corsaire. Un monsieur que nous croisons nous confie : « Ce lieu est un véritable musée à ciel ouvert, vous savez ? »
Autre point d’intérêt : l’usine marémotrice de la Rance dont on peut visiter le musée (bon à savoir : il y a des toilettes !).
Dans l’après-midi, nous arrivons dans la cité balnéaire de Dinard, bien fréquentée en ce dimanche après-midi. Nous prenons un ticket aller-retour au guichet du bus de mer (bon à savoir : les tickets ne sont pas datés, vous pouvez donc les utiliser quand bon vous semble).
Jour 1 : de Saint-Malo à Saint-Briac-sur-Mer
Distance : 24 km
Logement : Chambre d’hôtes Le Vieux LogisResto pour le soir : Crêperie l’Hermine (très bonnes crêpes très originales : j’ai goûté celle au maquereau fumé, poivre et crème)
Après l’échauffement, c’est le jour du vrai départ ! À 9h30, nous embarquons dans le premier bateau bus de Saint-Malo à Dinard. Le temps est un peu couvert mais pas de quoi nous décourager…
De Dinard, le GR nous emmène sur une digue qui longe la mer, plutôt agitée ce matin-là. Le chemin est relativement étroit, il n’y a rien pour protéger d’une éventuelle chute mais ça n’empêche pas les joggeurs d’y faire leur footing matinal (attention à ne pas vous faire bousculer, certains sont imprudents).
On prend ensuite de la hauteur sur un petit chemin en bord de falaise qui offre des vues splendides !
Vers 13h, nous arrivons dans la petite ville de Saint-Lunaire. Il y a pas mal de restos sur place, mais l’ambiance est assez guindée (on se voit mal débarquer avec nos chaussures de marche et nos gros sacs). Finalement, on se rabat sur un petit snack en bord de plage.
L’après-midi nous entraîne à nouveau sur les falaises. Comme nous sommes le lundi de Pâques, nous croisons beaucoup de familles en balade.
Nous arrivons à notre étape du jour, Saint-Briac-sur-Mer, vers 16h30. Notre chambre est super confortable et cosy : ça fait du bien de pouvoir profiter d’un peu de confort après cette première journée de marche ! La crêperie l’Hermine, où nous mangeons le soir, est à 5-10 minutes à pied.
Jour 2 : de Saint-Briac-sur-Mer à Saint-Jacut-de-la-Mer
Distance : 20 km
Logement : Hôtel le Vieux Moulin. Sachez qu’il est également possible de séjourner à l’abbaye de Saint-Jacut-de-la-Mer qui se trouve sur le tracé du GR34.
Resto pour le soir : Le Bretagne (Pensez à réserver ! On vous recommande la soupe de poisson !)
Bien reposés après une bonne nuit de sommeil, nous reprenons notre chemin après un petit grand déjeuner !
Nous traversons d’abord une zone plutôt résidentielle avant d’arriver dans les dunes. Le chemin est bordé de petites plages plus charmantes les unes que les autres. L’endroit idéal pour une pause de midi sous le soleil !
Nous traversons ensuite le polder de Ploubalay. Un polder, c’est une zone de terre « gagnée sur la mer », suite à l’édification d’une digue. Celle de Ploubalay a été édifiée aux 17 et 18ème siècles sous la direction des moines de l’abbaye de Saint-Jacut-de-la-Mer. Ce site naturel est aujourd’hui protégé. Il offre des paysages vraiment particuliers avec des zones de marais, du schorre (vase durcie couverte de végétation)… Par contre niveau balisage, ce n’est pas toujours clair et nous avons tourné en rond un petit temps avant de retrouver notre chemin.
Les balises nous ont ensuite menés à travers petits villages et campagne jusqu’à Saint-Jacut-de-la-Mer. Nous avons eu un peu de mal à trouver notre hôtel, pas très bien indiqué ! Le confort était plutôt rustique (douche et toilette communes) et nous avions un peu l’impression d’avoir fait un saut dans le passé vu la déco vintage de la chambre. Mais pour une nuit, c’était franchement très bien et ça nous a coûté 45 € seulement.
Pour clôturer la journée en beauté, nous nous sommes régalés d’une bonne soupe de poisson au petit restaurant Le Bretagne (il affichait complet ce soir-là mais, voyant nos mines dépitées, la patronne a gentiment accepté de nous servir dans la partie bar !).
Jour 3 : de Saint-Jacut-de-la-Mer à Saint-Cast-le-Guildo
Distance : 28 km
Logement : Chambre d’hôtes
Resto pour le soir : l’Entrepot’ (pas du tout dans le centre mais à 2 pas de notre chambre d’hôtes)
Ce matin-là, nous avons fait un peu plus de kilomètres que prévu car nous avons d’abord pris le GR dans l’autre sens pour rejoindre la pointe du Chevet, que nous n’avions pas vu la veille. Aller-retour, ça nous a quand même pris une petite heure mais la vue en valait la peine et le chemin était charmant ! Il passe juste à côté de l’Abbaye de Saint-Jacut-de-la-Mer où l’on peut apparemment faire étape (nous n’étions pas au courant, sinon, on aurait testé !).
Cette étape est un peu plus sportive que les précédentes puisqu’elle compte de nombreux escaliers (on se serait cru de retour au Népal !). Le chemin est également moins fréquenté et il est nécessaire de prévoir un pique-nique pour midi puisqu’il n’y a pas énormément de restos aux alentours du chemin.
Par rapport aux jours précédents, c’est également une étape un peu différente au niveau des paysages. On traverse la forêt, on passe à côté des ruines d’un château…
En fin de journée, nous sommes arrivés bien fatigués à Saint-Cast-le-Guildo ! Et comme si nous n’avions pas gravis suffisamment de marches sur la journée, notre GPS nous a fait emprunter un nouvel escalier pour rejoindre notre chambre d’hôtes, située sur les hauteurs de la ville. 😀
Une bonne et une mauvaise nouvelle nous y attendaient : il n’y avait pas de wifi dans la chambre MAIS il y avait 2 restos à quelques pas, ce qui nous a épargné de devoir redescendre pour manger. Finalement, on s’est fort bien accommodé de cette déconnexion. 🙂
Jour 4 : de Saint-Cast-le-Guildo à Plévenon (Fort la Latte)
Distance : 28 km
Attention : Il n’y a plus de distributeur de billets avant Sables-d’Or-les-Pins ! Assurez-vous de retirer assez d’argent avant de vous mettre en route.
Logement : Maison Bellevue
Resto pour le soir : crêperie Le Petit Gallet (restaurant annexe à la Maison Bellevue : c’est très pratique puisque vous ne devez pas vous déplacer pour aller manger)
En prenant la route ce matin-là, nous étions loin de nous douter qu’il s’agirait de l’étape la plus fatigante de notre voyage ! Les apparences sont trompeuses : très vite, nous avons aperçu à l’horizon le Fort la Latte, notre destination. Il semblait tellement proche ! Mais pour le rejoindre, il nous fallait contourner l’immense Baie de la Fresnaye… et ça prend du temps !
Alors que nous traversions la forêt, nous avons fait une pause près des ruines d’un vieux moulin. La lumière qui filtrait à travers les arbres donnait à l’endroit une atmosphère terrible ! Un artiste peintre s’était d’ailleurs installé sur place pour tenter de capturer la magie du lieu.
Les derniers kilomètres de cette journée ont été particulièrement difficiles. Nous étions fatigués et le chemin nous faisait monter et descendre sans arrêt, par d’étroits sentiers. Ayant constaté que nous n’avions quasiment plus de provisions, j’étais un peu stressée. Notre étape du jour nous emmenait dans un lieu totalement isolé, à des kilomètres du premier village. Je savais qu’il y avait un resto juste à côté de notre hôtel mais serait-il bien ouvert ?
À l’arrivée : soulagement ! Oui, le resto était bel et bien ouvert et nous y avons dégusté le meilleur repas de tout le voyage (le contexte n’y était sans doute pas pour rien !).
Jour 5 : du Fort la Latte à Sables-d’Or-les-Pins
Distance : 21 km
Resto pour midi : le Mini Golf Fréhel Plage
Le moment du spectacle était arrivé ! Après avoir dépassé le majestueux Fort la Latte, nous arrivons au Cap Fréhel. L’endroit ne nous était pas inconnu puisque nous l’avions découvert lors de notre précédent roadtrip en Bretagne. Cela ne nous a pas empêchés d’être à nouveau émerveillés par la puissance des vagues qui s’écrasent contre les falaises, la beauté de la nature et les cris des oiseaux marins.
C’est en laissant le cap derrière nous que j’ai réalisé que notre voyage touchait à sa fin ! Les derniers kilomètres sont passés relativement vite. En début d’après-midi, nous nous sommes posés dans une petite crêperie située à côté… d’un mini-golf. Tenu par un fan de surf, cet endroit à l’ambiance « relax » a amplifié notre sensation d’être en vacances !
Quelques heures plus tard, nous étions à Sables-d’Or-les-Pins, fatigués mais heureux d’être arrivés à destination.
Nous n’étions cependant pas au bout de nos peines : malgré les infos mentionnées dans le TopoGuide, il n’y avait aucun bus sur place pour nous ramener dans une ville d’où nous aurions pu rejoindre Rennes. Notre hôte de la veille nous avait bien renseigné les coordonnées d’une société de taxi mais le prix demandé pour rejoindre Saint-Brieuc (60 €), nous a quelque peu freinés. Nous avons donc opté pour la bonne vieille méthode du stop ! Nous nous en sommes plutôt bien sortis et, à 20 heures, nous prenions le train de Saint-Brieuc vers Rennes.
Notre avis
Nous garderons un très beau souvenir de cette première expérience de randonnée sur le GR34 ! Nous avons été comblés : tant au niveau des paysages que des échanges avec les habitants et autres randonneurs. Même si certaines étapes nous ont fait sortir de notre zone de confort, le niveau est vraiment accessible et permet aux débutants comme nous de s’essayer sans trop de risque aux joies de la rando.
Le fait de rester toujours à proximité de zones habitées permet de ne pas trop se prendre la tête au niveau du ravitaillement et d’adapter facilement la longueur des étapes selon ses capacités et ses envies. On sait aussi qu’en cas de problème, on pourra toujours trouver une solution sans trop de difficulté.
Il faut cependant rester prudent : certaines portions du chemin sont étroites et situées en bord de falaise. Je n’avais pas pris mes bâtons de marche pour cette rando et je l’ai regretté : cela m’aurait permis d’avoir le pas plus assuré pour certaines sections.
Au niveau du logement, j’étais contente d’avoir pris le temps de chercher et réserver les hébergements avant le départ. Cela nous a permis de profiter des journées de marche sans le stress de devoir trouver un endroit pour dormir. Cependant, cela limite les options d’improvisation et ça impose de respecter le rythme qu’on s’est fixé, même en cas de fatigue !
Concernant la saison, je pense que la période à laquelle nous sommes partis (fin avril) était la plus propice ! Le temps est encore frais mais, si vous avez de la chance et que le soleil brille, les conditions sont idéales pour marcher. De plus, les chemins sont fleuris et il n’y a pas beaucoup de monde sur le chemin.
Last but nos least, une info utile pour les filles qui ont de petites vessies comme moi : il y a des toilettes assez régulièrement le long du chemin, ce qui permet de limiter les pipis dans la nature. 😀
Plus d’infos pour préparer votre randonnée
Vous êtes débutant(e) en rando ? Découvrez nos conseils pour profiter au maximum de l’expérience.