En août dernier, nous sommes partis pour un roadtrip express sur la route nationale qui fait le tour de l’Islande, la fameuse N1. Nous n’avions pas encore pris le temps de vous détailler notre itinéraire de 6 jours, étape par étape. Il était grand temps d’y remédier !
6 jours, c’est pas un peu court pour faire le tour de l’Islande en voiture ? Pour être honnête, c’était un peu la course et nous aurions aimé nous poser un peu plus longuement dans certaines régions. Cependant, en nous organisant bien pour profiter un maximum des longues journées de l’été islandais, nous avons pu :
- barboter dans les sources chaudes
- admirer les baleines au large d’Akureyri
- admirer la beauté des glaciers et des icebergs
- photographier les cascades de Skogafoss et Goðafoss
- marcher jusqu’à la célèbre épave d’avion près de Vík
- camper dans des sites magnifiques
- faire coucou aux adorables poneys islandais
- …
Bref, je dirais que nous en avons pas mal profité ! Pour une introduction à l’Islande, sachant qu’on n’allait de toute façon pas tout voir et qu’on voudrait revenir, c’était vraiment pas mal. Et puis, ça ne nous a pas coûté trop cher et c’était suffisamment court pour qu’on ne se lasse pas de monter la tente chaque soir. 😀
Je ne vous recommanderais cependant pas cet itinéraire si vous voulez vous reposer ou si vous voyagez en famille, avec des enfants. C’était plutôt sportif 😉
Si vous êtes tenté·e par ce roadtrip express, voici donc notre itinéraire détaillé, en guise d’inspiration. 🙂
Itinéraire roadtrip en boucle de 6 jours en Islande
Pour être tout à fait précis, nous sommes arrivés à l’aéroport de Keflavik un mercredi en fin d’après-midi et nous sommes repartis le mercredi suivant au matin. Nous avions donc 6 jours complets sur place. Nous intégrons quand même les infos pratiques du jour d’arrivée, à titre indicatif.
Jour 0 (arrivée) : derniers détails logistiques et première nuit sous tente
Nous récupérons notre véhicule de location à l’aéroport de Keflavík puis prenons la route vers Reykjavik (il faut compter environ 45 minutes de route pour rejoindre la ville).
En chemin, nous nous arrêtons pour acheter des vivres (j’avais repéré l’adresse d’une grande surface à l’avance, grâce à cet article).
Un bref passage dans le local d’Iceland Camping Equipment pour récupérer notre tente et nécessaire de camping et nous sommes enfin prêts à démarrer l’aventure !
Pour les détails pratiques, je vous invite à lire notre article Conduire et camper en Islande.
Nuit : camping de Reykjavik
Cet immense camping est presqu’un passage obligé pour tous les backpackers qui visitent l’Islande. Malgré la taille énorme du site, l’ambiance est très sympa et bon enfant. Il y a toute l’infrastructure nécessaire pour camper confortablement : douches, cuisine… Seul bémol : vu la haute fréquentation, c’est vite le bazar complet dans l’espace cuisine. Malheureusement, on n’a pas tous la même notion de la courtoisie et de l’importance de nettoyer derrière soi…
Le bon plan : beaucoup de voyageurs passent une dernière nuit au camping de Reykjvavik avant de repartir en avion et y laissent le matériel et les vivres qu’ils ne peuvent emporter. Vous pouvez donc y récupérer une recharge pour votre camping gaz par exemple.
Jour 1 : Reykjavik – Hveragerdi – Skogafoss
Après le petit déjeuner, direction le (petit) centre de Reykjavik pour photographier la fameuse église luthérienne d’Hallgrímskirkja.
Nous prenons ensuite la N1 en direction du sud (on peut aussi faire le tour dans l’autre sens, nous avons choisi de commencer par le sud où il y a de nombreux sites intéressants assez proches l’un de l’autre, ce qui réduit les temps de trajet). Première étape : Hveragerdi, petite ville dont l’économie est centrée autour de la géothermie, qui permet notamment la culture… de bananes (sous serre évidemment).
Nous dépassons le centre ville pour rejoindre le départ d’un sentier de randonnée qui mène à une rivière chaude où l’on peut se baigner. Il y a du monde sur le chemin mais nous trouvons sans problème un petit coin calme pour profiter de la baignade, sous le regard curieux des moutons !
Comptez un peu moins d’une heure pour rejoindre la rivière depuis le début du sentier de randonnée (nul besoin d’itinéraire : le chemin est clairement balisé). Le long du sentier, on peut observer fumeroles, boues bouillonnantes et autres phénomènes géothermiques. Le tout dans cette odeur caractéristiques de souffre (préparez-vous à entendre des « Ça pue l’oeuf pourri! », dans toutes les langues ;-)).
Relaxés par cette baignade champêtre, nous poursuivons notre route vers Skogafoss, l’une des cascades les plus célèbres d’Islande (le long de la route, possibilité de s’arrêter pour admirer Seljalandsfoss, une cascade de 65 mètres de hauteur).
Nuit : camping de Skogafoss
Arrivés à Skogafoss, nous décidons de camper sur place (parce que ça le fait quand même de dormir dans un tel décor !) pour profiter un maximum des lieux. Une fois encore, nous sommes (très) loin d’être seuls mais cela ne parvient pas à gâcher notre émerveillement. Je m’endors le sourire aux lèvres en écoutant le vrombissement de l’eau (le débit est de… 200 m3 par seconde !).
Jour 2 : Skogafoss – Solheimasandur (épave de l’avion) – Vík – Dyrhólaey
Le matin, nous nous lançons dans une petite marche de 4 km pour rejoindre l’épave du fameux DC-3. En 1973, cet avion de la marine américaine en panne de carburant a été forcé d’atterrir sur une plage de sable noir. Son épave y a été abandonnée. Un sujet idéal pour des photos à l’ambiance post-apocalyptique !
4 km, ça semble court mais autant vous prévenir : la marche semble infiniment longue. À l’aller, vous êtes porté·e par l’excitation de voir de vos yeux cet avion tellement photographié mais au retour, la monotonie du paysage fait peser un poids énorme sur vos jambes. J’ai cru qu’on n’en reviendrait jamais !
Pour trouver l’emplacement de l’épave, je me suis basée sur cet article. Inutile de chercher des indications/panneaux sur la route, il n’y en a pas : il ne s’agit pas d’une attraction officielle. Cependant, ne vous attendez pas à être seul·e sur les lieux. Et, le site n’étant absolument pas sécurisé, préparez-vous à être confronté·e à toutes les nuances du comportement humain laissé libre face à une relique photogénique : des poses souvent ridicules aux dégradations volontaires (on a quand même vu des gens tenter de ramener un morceau de l’épave), en passant par des démonstrations d’acrobatie totalement inconscientes sur fond de tôle rouillée.
Nous arrivons à Vík í Mýrdal, charmant village de 291 habitants, vers midi. Sur place, petite pause ravitaillement et photos de la charmante église.
L’après-midi, j’avais prévu une promenade le long des falaises de Dyrhólaey où j’espérais naïvement observer les macareux (j’ai appris plus tard que ce n’était pas la bonne saison). À la place, nous avons pu observer à loisir des dizaines de touristes armés de selfie sticks. 🙁
Finalement, nous sommes vite repartis pour nous poser au milieu de nulle part, au bord de la route. C’est ça la magie de l’Islande ! Il suffit de quitter les itinéraires classiques pour trouver des petites bulles préservées.
Nuit : camping de Þakgil
Ce soir-là, nous dormons dans un camping complètement isolé de tout signe de civilisation : Þakgil. Pour le rejoindre, nous devons quitter la N1 actuelle et emprunter une ancienne section de celle-ci qui nous amène dans des paysages incroyables !
La route est technique et nous devons rouler très doucement (s’il avait plu, nous ne nous y serions pas risqués) mais au bout du chemin, nous n’en croyons pas nos yeux. Le camping est situé dans une vallée verdoyante. La salle commune est située dans une grotte. On se croirait dans un décor du Seigneur des Anneaux !
Jour 3 : Jökulsárlón – Höfn
Le lendemain, à notre réveil, il pleut à verse. C’est avec un certain stress que nous reprenons la petite route sinueuse qui relie le camping de Þakgil à la N1. Heureusement, en y allant doucement, nous parvenons sans encombre à rejoindre la route pour poursuivre notre circonvolution !
Destination du jour : l’impressionnante lagune glaciaire de Jökulsárlón. La route est un peu plus longue que lors de nos précédentes étapes : 3 heures à partir du moment où nous rejoignons la N1.
Nous arrivons à destination vers midi. Malgré le temps gris et la pluie, nous restons bouche bée face au spectacle des icebergs bleutés qui se détachent à grands fracas ou se retournent dans la baie. De temps en temps, nous apercevons un phoque qui pêche tranquillement.
Nuit : camping de Djupivogur
Géré par l’hôtel Framtíð, ce camping est situé au-dessus du petit port de la ville. Vu la pluie, les abris en bois du camping nous tentaient bien mais le prix demandé pour la nuit (plus de 100 €) nous a motivé à monter la tente malgré tout. 😀
Douches chaudes (payantes) et petite cuisine (vite bondée quand il y a un peu de monde).
Jour 4 : Mývatn – Akureyri
Nous commençons de nouveau la journée par un trajet relativement long (3 heures 30 de route) en direction de Mývatn, littéralement « le lac des mouches ». Eh oui ! Ce magnifique lac est réputé pour les nuées de petites mouchettes infernales qui viennent harceler tout ce qui bouge. Heureusement, il n’y en avait pas trop lors de notre visite et nous n’avons même pas dû enfiler nos magnifiques filets de tête. 😀
Avant d’arriver au lac, nous nous arrêtons à Námafjall, une zone d’activité géothermique assez spectaculaire.
Vu le temps gris et notre état de fatigue général, nous ne nous sommes pas attardés autour du lac (où il y a pourtant moyen de faire de belles balades) et nous avons préféré nous prélasser dans l’eau chaude des bains de Mývatn. Malgré la foule, nous avons passé un très agréable moment !
Nous avons ensuite repris la route pour Akureyri, la « capitale » du nord de l’Islande. Sur la route, nous nous sommes arrêtés pour photographier la superbe cascade de Goðafoss.
Nuit : camping municipal d’Akureyri
Nous avons planté notre tente dans le camping municipal, tout proche du centre-ville. Il y avait du monde mais l’ambiance était, encore une fois, très chaleureuse.
Jour 5 : Akureyri – les baleines… et les aurores boréales
Nous n’aurions pas pu rêver de meilleures conditions pour notre sortie en mer à la rencontre des baleines à bosse ! Ce matin-là, le ciel est d’un bleu parfait, le soleil brille et les eaux du fjord sont calmes. Nous avions réservé notre excursion au préalable auprès de l’agence Ambassador Whale Watching pour environ 85 € par personne. Nous n’avons pas regretté notre investissement ! Nous avons pu observer plusieurs baleines, parfois à quelques mètres seulement du bateau, et profiter d’explications détaillées sur ces cétacés.
De retour sur la terre ferme, nous nous posons sur la terrasse du Kaffi Illmur et profitons de leur délicieux buffet healthy à volonté (environ 16 € p.p, très bon marché pour l’Islande !).
Nous passons ensuite une bonne partie de l’après-midi à explorer les boutiques et cafés d’Akureyri (j’ai adoré l’ambiance de cette ville !) avant de reprendre la route.
Petite pause photo à Varmahlíð pour photographier l’église de Víðimýrarkirkja avec son toit en tourbe.
Nous nous arrêtons à la tombée de la nuit à Blönduós. Après avoir monté notre tente, les prévisions météo indiquant de grandes chances d’observer les aurores boréales, nous décidons de rouler jusqu’à un endroit isolé de toute lumière pour tenter de les apercevoir, sans trop y croire, vu la saison. Après plusieurs heures d’attente, Karl parvient à capturer avec son appareil photo le ballet vert caractéristique. À l’oeil nu, c’est plutôt fugace, on les devine à peine. Finalement, nous décidons de rejoindre notre tente et là, surprise, la danse de lumière a repris juste au-dessus du camping ! Bon, ce n’est sans doute pas la plus belle manifestation de ce phénomène lumineux mais nous terminons la journée avec un sentiment de gratitude infini.
Nuit : camping Gladheimar, Blönduós
Situé le long de la N1 (en face d’une des fameuses stations-service du même nom), avec la rivière Blanda qui coule juste derrière, le camping Gladheimar est idéalement situé si vous faites, comme nous, le tour de l’Islande. On sait désormais qu’on peut même y observer les aurores boréales si les conditions sont réunies 😉
Jour 6 : retour à Reykjavik
Nous avalons les quelque 230 kilomètres qui nous séparent de Reykjavik sur la matinée. Nous profitons ensuite du temps qu’il nous reste pour nous balader un peu dans la capitale.
Le soir, après avoir ramené notre voiture de location, nous troquons notre tente contre un gîte coquet, tout proche de l’aéroport de Keflavik, déniché sur Airbnb. Le grand luxe après notre semaine de camping et un bon plan si, comme nous, vous avez un vol tôt le matin : on peut rejoindre le gîte à pied depuis l’aéroport (c’est à 2 km) ou prendre un taxi pour un prix abordable (nous avons payé 13,49 €).