Vous voyagez bientôt en Guadeloupe ? Voici une belle idée d’activité : la visite d’une exploitation de café et de vanille gérée de manière écologique et ouverte à l’écotourisme.
Aujourd’hui, quand on pense agriculture en Guadeloupe, on visualise des champs de canne à sucre (la base du rhum !) ou des exploitations de bananes. On oublie qu’à une époque, les cultures qui dominaient l’île n’étaient pas celles-là mais plutôt le café, la vanille et le cacao.
A la fin du 17ème siècle, la production de café en Guadeloupe culminait à 6 000 tonnes, elle est retombée aujourd’hui à une quinzaine de tonnes à peine. Mais si le café se fait rare en Guadeloupe, il n’a rien perdu en qualité. Bien au contraire…
Le retour du café en Guadeloupe
Au début du XXème siècle, un nouvel eldorado agricole a fait son apparition en Guadeloupe : la banane. Imaginez : il faut 9 mois à un bananier pour fleurir alors qu’il faut patienter 5 ans pour qu’un caféier arrive à maturité ! Le calcul est vite fait et petit à petit les cultures de café cèdent la place à des champs de bananiers. C’est aussi le cas du domaine Vanibel situé sur les hauteurs du bourg de Vieux-Habitants. Mais en 1992, la famille Nelson, propriétaire du domaine depuis les années 70, décide d’y relancer la production de café. C’est le début d’une belle histoire familiale…
Des valeurs essentielles
Relancer la culture du café en Guadeloupe et lui rendre ses lettres de noblesse, c’est le pari de la famille Nelson. Oui, mais pas n’importe comment ! Ici, on a pris le parti de cultiver un café d’exception dans une exploitation gérée de manière écologique et ouverte à l’écotourisme. Grâce à cela, le grand public a l’opportunité de visiter les cultures et de découvrir tous les secrets du café en compagnie de Joël Nelson qui fait tourner l’exploitation avec ses parents et sa soeur. Les visiteurs peuvent également loger dans l’un des gîtes aménagés sur le domaine (testé et approuvé !)…
Café : de la cerise au grain torréfié
Par un bel après-midi de mai, après avoir passé une semaine dans l’un des gîtes du domaine, nous avons suivi Joël au coeur des plantations de café, de vanille et… de bananes. La famille n’a en effet pas complètement fait table rase de ces fruits et met même les bananiers à profit pour faciliter la culture du café. Le caféier étant sensible aux grandes chaleurs, il est planté sous des bananiers !
Ici, on est loin des champs de café immenses et organisés des grands producteurs, la récolte sur les quelque 10 hectares du domaine se fait à la main. Une tâche fastidieuse mais qui permet de ne récolter que les grains vraiment mûrs qui ont une belle couleur rouge et qu’on appelle « cerises ». Ce qui donne un café aux saveurs exceptionnelles…
Une fois les cerises récoltées, on en retire l’enveloppe extérieure (on appelle cela le décerisage) et on les fait fermenter pour en développer les arômes et l’acidité. Cette étape dure entre 24 et 48h et est réalisée de manière naturelle sans ajout de levure. Les grains sont ensuite lavés à grande eau puis séchés au soleil dans des espèces de grands tiroirs pendant plus d’un mois. Une fois le grain séché, il faut encore en enlever la peau extérieure (la parche). On obtient alors ce que l’on appelle le café vert. Ce dernier n’a ni goût ni odeur. Pour en révéler les arômes, il faudra le torréfier.
L’art délicat de la culture de la vanille
Après nous avoir décrit les étapes de la culture du café, Joël nous emmène un peu plus haut dans le domaine à la découverte d’une fleur mythique : la vanille. Personnellement, j’étais loin de soupçonner toute la subtilité et la patience nécessaires à la culture de la vanille et j’ai vite compris pourquoi les gousses de vanille sont si chères !
La fleur de vanille doit en effet être fécondée à la main pour produire une gousse de vanille (dans la nature, la vanille est fécondée par une espèce d’abeille bien spécifique qu’on ne trouve qu’en Amérique centrale). Comme si cette contrainte n’était pas déjà suffisante, cette manipulation doit avoir lieu lorsque la fleur est ouverte et avant qu’elle ne fane : c’est-à-dire entre 3 heures et 10 heures du matin ! Un exercice délicat qui doit avoir lieu jour après jour sur toute la période de floraison des plantes.
Après la visite : la dégustation
Au terme d’un peu plus d’une heure de visite, nous avons pu bien évidemment déguster une tasse de café Vanibel. Si vous voyagez en Guadeloupe et que vous aimez le café, ne manquez pas cette expérience ! Le café « bonifieur » comme on l’appelle (car il servait autrefois à bonifier les cafés de moins bonne qualité) a une saveur incomparable. Si vous ne planifiez pas de voyage dans cette région du monde, sachez que Malongo importe du café du domaine Vanibel en métropole (cherchez le café Arabica bonifieur de Guadeloupe !).
Envie de visiter le domaine Vanibel ?
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Et si vous cherchez un point de chute pour votre voyage, sachez qu’il est possible de loger au domaine de Vanibel dans un gîte de 1 ou 2 chambres. Calme, accueil chaleureux et cadre splendide garantis ! Pour plus d’infos, rendez-vous sur le site du domaine de Vanibel.
Voyager en Guadeloupe, en pratique
Où dormir en Guadeloupe ?
Lors de notre voyage, nous sommes restés une semaine dans le gîte du domaine Vanibel et une semaine au gîte « Les bananes vertes » à Saint-Claude.
Vous trouverez également tout un tas d’options sur Airbnb, avec un prix moyen de 75 €.
Se déplacer en Guadeloupe
On vous recommande de louer une voiture. Se déplacer en transports en commun n’est pas si évident !
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