Carnets de voyage

Bienvenue en Haute-Savoie : le podcast

Après avoir embarqué vos oreilles dans les taxis de Katmandou, on vous emmène prendre l’air frais de la montagne en Haute-Savoie. Préparez vos écouteurs !

Le mois dernier, nous avons lancé un nouveau format sur le blog : le postcast (© Karl :D), un mélange entre un article de blog et un podcast (émission audio diffusée sur le net). Vous avez été nombreux à nous encourager à produire de nouveaux épisodes, c’est donc avec un mélange d’excitation et de stress que nous partageons aujourd’hui cette nouvelle création !

Nous apprenons petit à petit à jouer avec les possibilités que nous offre ce format. Nous avons profité d’un voyage en Savoie Mont-Blanc pour récolter un maximum de sons et tester du nouveau matériel. Notamment un enregistreur portable Zoom H4n Pro dont le format assez massif et la lointaine ressemblance avec un taser a légèrement intimidé certains de nos interlocuteurs 😀

Vous l’entendrez, le son n’est pas toujours parfait ! Parfois, j’ai enregistré directement sur mon smartphone qui se trouvait… dans ma poche (difficile de faire autrement pour certaines activités). Mais je trouve personnellement que le côté brut ajoute à l’ambiance.

Comme la dernière fois, je vous propose également une version texte du reportage, avec des photos.

Bonne lecture/écoute !

Bienvenue en Haute Savoie

J’ai toujours cru que la montagne l’hiver était une sorte de territoire protégé. Une zone à l’accès réservé à cette catégorie de la population capable de dévaler des pentes sur ces drôles d’extensions qu’on appelle skis. Je repense à mes premiers contacts avec cet univers, alors que, raquettes au pieds, nous explorons la réserve de La Clusaz en compagnie d’Astrid…

Je garde un souvenir traumatisé de mes premiers contacts avec les pistes, lorsque j’avais 11 ans en classe de neige. Comme j’étais le seul enfant de la classe à n’avoir jamais skié. On m’a séparé du groupe pour me donner des leçons individuelles.

J’en ai conclu qu’il existait 2 catégories de familles : celles qui partaient aux sports d’hiver chaque année et les autres. Comme je faisais partie de la seconde catégorie, je n’avais pas le privilège de porter un bronzage en plein hiver avec une belle marque de masque de ski.

« On ne tombe pas à la première descente »

Il a fallu attendre 20 ans pour que mon préjugé soit démenti ! J’ai été surprise d’apprendre que de nombreux vacanciers en station désertent les pistes. Je ne connais pas les chiffres officiels mais les personnes rencontrées lors de notre voyage ont évoqué jusqu’à 50% de non skieurs !

Pour permettre à tout ce beau monde de profiter de la joie de la neige, une foule d’activités originales sont organisées. Notamment, le vélo ski ! C’est Jean-François qui nous a initié à la pratique de ce drôle d’engin :

« Ces vélos-ski sont fabriqués à 7 km du Grand-Bornand et sont uniques au monde. Leur particularité, c’est qu’ils ont un système de freinage. »

Ça nous a plutôt rassuré cette histoire de système de freinage. Surtout que Jean-François nous a un peu mis la pression : « En principe, on ne tombe pas à la première descente. Je compte sur vous pour ne pas bousiller ma moyenne ! »

Pour transporter le vélo ski en haut des pistes, on utilise tout simplement les remontées mécaniques, en les fixant sur un crochet prévu à cet effet.

Par chance, nous ne sommes pas tombés à la première descente… Ni à la deuxième, ni à la troisième d’ailleurs !

Pour en savoir plus sur le vélo ski, rendez-vous ici !

Au-delà des stations…

Mais laissons derrière nous les stations. La glisse, c’est une chose mais c’est loin d’être le seul point d’intérêt de la montagne, même en hiver. C’est la seconde leçon que je retire de ce voyage.

Si j’ai ressenti une certaine ivresse à dévaler les pistes et une sérénité incomparable à goûter au calme de la forêt juchée sur des raquettes, ce qui m’a fait battre le coeur c’est de découvrir les visages et les histoires humaines qui se dessinent à l’ombre des sommets.

Astrid, notre guide, nous a permis de ne pas nous égarer malgré le brouillard !

Quand on fabrique du fromage, on apprend tous les jours

Nous avons rencontré Éric Favre, ancien producteur de reblochon fermier, qui partage aujourd’hui sa passion pour le fromage au lait cru aux caves d’affinage Paccard, près du village de Manigod. Avec lui, on a compris que faire du fromage, c’est loin d’être aussi simple que d’appliquer une recette : « Quand j’ai repris l’installation après ma belle-mère, qui avait 65 ans, elle m’a donné le tranche-caillé et elle m’a e : ‘Tu vois Éric, jusqu’à aujourd’hui j’ai appris…' »

Une visite des caves Paccard vous tente ? Vous trouverez toutes les infos ici.

Un montagnard sur le lac

Florent Capretti, ancien accompagnateur en haute montagne, aujourd’hui l’un des 2 pêcheurs professionnels autorisés à poser ses filets dans le lac d’Annecy, nous a raconté sa journée : « En hiver, je pose mes filets vers 16-17 heures au lac. Le lendemain matin, je vais les rechercher entre 4h30 et 5 heures. J’arrive à mon atelier vers 7h30 et je prépare les caisses de poisson pour les pros, restaurants et grandes surfaces. Ma femme se charge de la livraison. Pour les particuliers, je fonctionne sur réservation. Cela me permet d’écouler chaque jour tout mon stock et de ne rien garder au frigo d’un jour à l’autre… »

Architecte-distilleur

Bertrand Larroque, architecte s’est lancé à 50 ans dans un défi professionnel inattendu : à la demande de son ami, Matthieu Castellano, il est devenu directeur-adjoint de la Distillerie des Aravis.

Pour ce faire, il s’est formé à la distillerie et c’est lui-même qui assure la fabrication des liqueurs et alcools produits par la petite entreprise familiale : « On utilise un alambic tout simple. Il y a aujourd’hui des alambics beaucoup plus compliqués avec des colonnes de rectification qui permettent d’ajuster la température. Moi, je touche l’alambic pour savoir si la température est adéquate et me permettra d’obtenir les molécules qui m’intéressent. Pour faire du génépis, je mets 7 kilos d’herbes des montagnes et 100 litres d’alcool à 96° ainsi que quelques ingrédients de notre recette. Un générateur de vapeur me permet de faire chauffer le mélange. »

Edit : Entre temps, nous avons appris que la Distillerie des Aravis était en cessation d’activité. Nous laissons néanmoins le passage à son sujet, en souvenir de cette rencontre chaleureuse.

Chez Marie-Ange

Chez Marie-Ange, on est cosy, confortablement installés dans un cocon de douceur savoyarde…

Mais l’histoire la plus touchante, à mes yeux, c’est celle de la famille Veyrat. Vous connaissez sans doute Marc Veyrat, le célèbre chef étoilé. Mais connaissez-vous sa soeur Marie-Ange ? Nous n’avons pas eu le plaisir de discuter avec elle puisqu’elle n’est plus de ce monde depuis 2009. Mais son esprit est toujours bien là aux chalets-hôtel de la Croix-Fry. D’ailleurs, pour tout le monde ici, ce lieu s’appelle « Chez Marie-Ange ».

Nous y avons dégusté un succulent repas puis, au dessert, Isabelle, la fille de Marie-Ange, nous a raconté l’histoire de sa famille. Une histoire qui remonte au 19ème siècle et dont on pourrait sans peine tirer une série à la Downton Abbey.

« Mes arrières-grands-parents étaient paysans de montagne et avaient une ferme au village. Mon arrière-grand-mère était partie travailler à 12 ans à Paris, dans une maison bourgeoise, comme femme de chambre. Elle est descendue de son village qui était Entremont à côté du Grand-Bornand. C’était la première fois qu’elle quittait son village. C’était pour une période de 3 ans. Quand elle est revenue au pays, c’était une jeune fille ‘évoluée’ puisqu’elle avait appris les bonnes manières. Mais elle avait aussi appris à cuisiner : comme c’était la plus jeune des domestiques, la cuisinière qui chapeautait tout le personnel de maison l’avait prise sous sa coupe. Quand elle avait fini le travail dans les étages, elle allait en bas et elle apprenait à cuisiner, à servir…

Quand elle est rentrée, c’était le début de l’essor des sports d’hiver. Les Rotschild rentraient de Suisse et avaient décidé de faire de Megève leur petit Saint-Morritz… Or, à cette époque, pour les paysans, il n’y avait que le lait pour vivre. On faisait du reblochon mais il ne se vendait pas ce qu’il se vend maintenant. Mon arrière-grand-mère qui avait un peu appris s’est dit qu’elle pouvait en tirer profit…

Au même moment, le département avait décidé de construire une route dite touristique, qui était en fait un chemin de muletier qui partait du village de Manigod et qui s’arrêtait pile devant ce chalet. C’était un peu à la mode pour les Annéciens de monter prendre l’air le week-end, d’aller aux champignons ou à la chasse… En redescendant, ils s’arrêtaient toujours chez mon arrière-grand-mère pour manger ce qu’elle avait préparé : une omelette aux cèpes, une tarte aux myrtilles… En maugréant un peu, mon arrière-grand-père coupait le jambon sur le coin du fourneau. C’est comme ça que ça a commencé ! »

Site officiel des Chalets-Hôtel de la Croix-fry

Merci à Savoie Mont Blanc Tourisme, Lac Annecy Tourisme et Congrès et Lake Annecy Ski Resorts d’avoir organisé notre séjour dans leur belle région ! Merci aussi à tous les partenaires sur place qui nous ont accueillis. Même si cet article est réalisé dans le cadre d’un partenariat, nous gardons toute liberté éditoriale et notre enthousiasme est sincère !

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Poursuivez le voyage en Haute Savoie

  • Dans cet article, on vous emmène dans la jolie ville d’Annecy. Charmante, même sous la pluie !
  • Si vous aimez le fromage, voici une excursion qui devrait vous plaire aux alentours d’Annecy : la visite des caves d’affinage Paccard à Manigod.
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