Imaginez une rivière bordée de vignobles escarpés, qui serpente de chateaux en petits villages pittoresques. A quelques kilomètres de la France, la Moselle allemande a des airs de conte de fées. Avec un peu d’imagination, et quelques verres de riesling, on y verrait bien de preux chevaliers guerroyer pour gagner les faveurs de princesses aux tresses blondes. On vous y emmène ?
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Il était une fois…
… un village nommé Cochem. 5 000 habitants et, dès le retour des beaux jours… 2 millions de touristes. Eh oui, depuis le XIXème siècle, l’Allemagne romantique attire irrésistiblement les foules. Des habitués qui passent chaque année quelques jours dans la région aux croisiéristes qui descendent la Moselle pour rejoindre le Rhin.
En destination hautement touristique, Cochem les reçoit dans des dizaines de magasins de souvenirs aux paniers chargés de bouteilles de riesling, dans des restaurants et cafés aux menus multilingues ou encore sur des bateaux qui font la navette entre les différents villages le long la rivière au son de musique allemande populaire.
Je vous l’avoue : le premier jour, j’ai eu du mal à capter l’âme du lieu. Nous venions tout juste de visiter la Sarre, bien moins aguicheuse mais tellement raffinée (surtout au niveau culinaire). La Moselle, malgré son incontestable beauté, me paraissait creuse.
Du vin, du vin, encore du vin
Et pourtant, dès notre arrivée, notre séjour avait somptueusement commencé par un dîner à la table d’hôte du propriétaire de notre boutique hôtel, le Villa Vinum. De la chambre, nous avions une vue directe sur le Reichsburg, le château de Cochem. A table ce soir-là, il n’y avait plus de place pour les assiettes tant le maître des lieux tenait à nous faire goûter les vins délicieux de la région, à nous faire comparer les récoltes des années fastes ou des années pauvres. Des dizaines de verres prenaient tout l’espace et, sans doute aidés par l’alcool, nous trouvions cela extrêmement drôle. Les vins étaient sec, sucré, voire sirupeux, d’un jaune or somptueux.
Le lendemain, après un bref arrêt à la fête de la Pêche de Vigne rouge qui battait son plein sur la place de la ville, nous avons embarqué sur un bateau direction Beilstein, un charmant petit village surplombé par un château en ruine. Si l’endroit était franchement sympathique, le ciel était gris et la magie n’opérait toujours pas.
Cochem se révèle
Ce soir-là, après notre retour de Beilstein, notre programme prévoyait une visite de nuit de la ville. Une visite de nuit ? Nous étions perplexes. La veille, nous avions constaté que la ville se vidait à partir de 18h. La plupart des restaurants et cafés fermaient leurs portes, les touristes rentraient à leur hôtel… Bref, c’était mort ! Heureusement, nous avions tort…
Notre guide, Bernd, nous attendait sur la place, dans le costume d’un garde de nuit de l’époque médiévale, armé d’une hallebarde et muni d’une lanterne. Passionné d’histoire, il nous a fait découvrir Cochem comme nous ne l’avions pas perçue, au travers de son histoire et de celles de ses habitants.
Au fil des histoires racontées, cette ville qui m’avait parue si creuse et superficielle s’est révélée : elle a connu la guerre, la destruction par deux fois (en 1689, les troupes du Roi Soleil font 2400 tués, 400 habitants uniquement survivent), la peste et… les inondations.
A l’angle d’une maison, nous avons découvert des marques à plusieurs mètres du sol, témoins du niveau d’eau atteint lors d’une des nombreuses crues de la Moselle. « Vous savez ici, tous les bâtiments sont construits pour résister aux grandes eaux. Les magasins, les restaurants, les habitations… Tout est aménagé de façon à pouvoir vider en urgence le rez-de-chaussée. Quand l’eau arrive, on attend. Et lorsqu’elle se retire, on nettoie tout. Ça se passe généralement en hiver, quand les touristes ne sont pas là… ». Heureusement, des aménagements le long de la rivière ont permis de réduire la fréquence des crues aujourd’hui.
A la lumière de la lanterne de notre guide, Cochem s’est métamorphosée. Enfin, j’ai senti battre le coeur de la ville. Il était là, bien caché, sous les flonflons touristiques. Il fallait juste le trouver.
Le lendemain matin, nous avons quitté notre chambre d’hôtel assez tôt pour revenir prendre des photos dans les petites ruelles visitées la nuit précédent. Curieusement, le charme n’était pas levé et la magie était toujours bien présente, du moins pour quelques heures encore. En arpentant les anciennes fortifications de la ville, nous avons admiré longuement la silhouette du château de Reichsburg, entouré de fleurs de pêches de vigne.
Oui, la Moselle est une région hautement touristique mais si vous savez comment l’aborder, elle révélera son vrai visage… et vous serez enchanté.
En pratique
Accès
La Moselle est facilement accessible en train depuis la Belgique (TGV jusqu’à Cologne puis train vers Coblence ou encore train jusqu’à Trèves).
Activités
Sur place, une foule de possibilités de randonnées, le long des vignobles les plus escarpés d’Europe ! Il me semble d’ailleurs que ça pourrait être une idée très sympa de randonner de village en village. Les paysages doivent être splendides !
Visites de nuit à Cochem tous les samedis à 20h30 (renseignements à l’office du Tourisme).
A Cochem, ne manquez pas non plus la visite du Reichsburg, le château qui domine la ville, restauré au XIXème siècle par un riche homme d’affaire prussien qui n’a pas lésiné sur les dépenses pour lui rendre toute sa splendeur !
Spécialités
Nombreuses caves à visiter sur place si vous êtes amateur de riesling. Si vous avez de la chance, vous pourrez même goûter le fameux vin de glace, réalisé à base de raisins congelés naturellement par le gel et vendangé dans cet état.
La pêche de vigne rouge de la Moselle est un produit vraiment local. On compte 15 000 arbres porteurs de ce fruit dans la région. Leur floraison, qui a lieu en avril, garni les coteaux de petites fleurs roses. On la célèbre chaque année le 2ème ou 3ème dimanche d’avril sur la place du village. On célèbre également la récolte des fruits, en septembre.
La ville de Cochem compte également une moutarderie traditionnelle. On y produit de la moutarde à froid, selon une technique ancestrale, qui fait vraiment ressortir le goût des grains. Vous pouvez également y acheter de la moutarde dans des pots de grès qui se conserve jusqu’à deux ans hors du frigo (c’est ce qu’ils m’ont dit du moins :p). Possibilité également de visiter les installations et d’admirer cette impressionnante machine qui permet de presser les grains de moutarde à froid pour en faire ressortir toute la saveur :
Au restaurant, vous aurez souvent l’occasion de déguster de la truite (proximité de la rivière oblige 🙂 )
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Encore plus de découvertes vous attendent en Allemagne
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Cet article a été rédigé dans le cadre d’un partenariat avec l’office du tourisme allemand. Les opinions exprimées restent cependant les nôtres !