Imaginez un lieu où le temps s’écoule doucement sous le soleil, loin de l’agitation du quotidien… Un lieu où bien manger et bien boire est une évidence culturelle… mais où on peut aussi profiter de belles randonnées, apprendre le surf ou encore embrasser l’horizon du haut d’une forteresse maure. J’ai découvert un petit paradis à quelques heures d’avion de la Belgique, je vous raconte !
Depuis quelques années, le Portugal a le vent en poupe et séduit de plus en plus de voyageurs. Culture, gastronomie, fabuleux paysages, somptueux palais, soleil, coût de la vie relativement bas… Ce ne sont pas les atouts qui manquent pour faire de ce pays une destination de choix. En 2014, le Portugal a ainsi reçu plus de 9 millions de visiteurs… soit près d’1 million de plus que l’année précédente. Quand on sait que la population du Portugal s’élève à un peu plus de 10 millions d’habitants, ces chiffres ont de quoi faire tourner la tête, non ?
J’ai moi-même découvert le Portugal assez tard puisque j’y ai séjourné pour la première fois l’été dernier, à l’occasion d’un voyage à Sintra et à Lisbonne. J’en garde un souvenir émerveillé ! Je ne m’attendais pas à avoir le coup de foudre pour ce pays finalement si proche. Mais plus j’y vais, plus je l’aime 😉
Mais, me direz-vous, vu son succès grandissant, y a-t-il encore moyen de trouver des coins authentiques et calmes au Portugal, loin des foules ? La réponse est OUI ! On y trouve encore des petits coins relativement confidentiels. Des lieux où le temps s’écoule doucement, loin du brouhaha des villes…
Ainsi, si la plupart des touristes jettent leur dévolu sur Lisbonne, Porto, l’Algarve ou Sintra, ils sont encore relativement peu nombreux à explorer les routes de l’Alentejo. J’ai eu l’opportunité d’y passer quelques jours au mois de mai. Un voyage rapide, en coup de vent, qui contraste avec le calme et la sérénité que diffuse cette destination. Mais un temps suffisant pour me convaincre que cela vaut la peine d’y retourner !
Bienvenue en Alentejo
L’Alentejo couvre près d’1/3 du Portugal. Cette région se situe dans le sud du pays, juste au-dessus de l’Algarve. Malgré sa superficie importante, elle ne compte qu’un peu plus de 500 000 habitants. C’est une région rurale, parsemée de charmants petits villages, de vignes, de forêts de chêne-liège, de vestiges romains et de forteresses maures…
Sur la côte, l’Alentejo déroule des kilomètres de plage, encore épargnées par le tourisme de masse, et considérées comme les plus belles du pays (oui, oui, encore plus que celles d’Algarve !). On peut y apprendre le surf ou prendre le bateau pour aller à la rencontre des colonies de dauphins. Malheureusement, je n’ai pu qu’imaginer la beauté de cette côte puisque je n’ai pas eu l’occasion de m’y rendre. Mais ce n’est que partie remise 🙂
Le garde-manger du Portugal
Où que vous voyagiez au Portugal, l’Alentejo s’invitera presqu’immanquablement à votre table et très souvent dans votre verre !
En fait, où que vous voyagiez au Portugal, l’Alentejo s’invitera presqu’immanquablement à votre table et très souvent dans votre verre ! En effet, on produit d’excellents vins dans ce coin qu’on appelle parfois « la Californie du Portugal« . Cette tradition viticole est cependant assez récente puisqu’il a fallu attendre la chute de la dictature de Salazar pour que les vignobles se développent en Alentejo. Jusqu’à ce moment, l’Alentejo était en quelque sorte le grenier du Portugal : toutes les terres y étaient dédiées à l’agriculture et la production alimentaire.
Depuis, ça a bien bougé et une visite de caves s’impose si vous passez dans la région ! Je vous parlerai prochainement des superbes domaines que j’ai visités.
Et pour accompagner le vin, il faut bien manger (comment ça, c’est l’inverse ?). Alors là, autant vous prévenir, si vous êtes végétarien, ce sera peut-être un peu difficile (sauf si, comme Karl, vous mangez encore du poisson). Si vous faites régime aussi…
Au menu : du porc, très souvent, du gibier, du poisson (bacalhau évidemment mais pas que !), des fromages et charcuteries régionales… Dans cette région auparavant très pauvre, le pain était accommodé à toutes les sauces. On le retrouve aujourd’hui cuisiné sous forme de purée, de soupe et même de desserts. La cuisine fait également la part belle aux herbes aromatiques : coriandre, persil, marjolaine, pouliot (une variété de menthe sauvage que je ne connaissais pas) et menthe.
Une cuisine très variée donc avec une constante : la quantité ! L’Alentejo est généreux dans l’assiette et, dans les restos, on se fera un honneur de vous servir comme un roi !
Vieilles pierres
Si vous suivez ce blog, vous savez déjà que j’aime les lieux chargés d’histoire. Même si je n’ai vu qu’une infime partie de ce que l’Alentejo a à offrir sur ce plan, j’ai été plutôt impressionnée ! Notre premier arrêt : Marvão, surnommée « le Nid des Aigles ». Du haut de sa forteresse maure, à 862 mètres d’altitude, on jouit d’une vue imprenable sur les alentours jusqu’au territoire espagnol !
Je n’ai vu que la façade de la forteresse Notre-Dame-de-Grâce (Forte Nossa Senhora de Graça) d’Elvas, un impressionnant vestige du XVIIIème siècle classé à l’UNESCO. Eh oui, malheureusement, il était trop tard pour la visiter. 🙁 Elvas dispose également d’un impressionnant aqueduc long de 7 km, l’Aqueduc d’Amoeira, qui alimente encore aujourd’hui la ville en eau !
Un incontournable : flâner dans les rues de la ville d’Evora (chef-lieu de la région) dont le centre historique est également classé au patrimoine de l’UNESCO. Côté vestiges, outre un temple romain, on y trouve également une impressionnante chapelle garnie d’ossements humains (Capela dos Ossos).
En pleine nature, loin de tout
Même si je n’ai pas vraiment eu l’occasion d’explorer en profondeur cette facette de la région, j’ai vite compris que l’Alentejo était une destination idéale pour se trouver un petit coin de paradis, loin de la civilisation.
D’ailleurs, la région est tellement peu urbanisée qu’elle dispose d’un atout unique : l’absence totale de pollution lumineuse sur un large territoire. Et qui dit nuit noire dit possibilité d’observer de magnifiques ciels étoilés ! A tel point que la région autour du lac d’Alqueva est la première à avoir obtenu la certification « Starlight Tourism Destination » décernée notamment par l’UNESCO.
En parlant du lac d’Alqueva, il s’agit en fait du plus grand lac artificiel d’Europe, créé en 2002. Si vous aimez le bateau mais pas les vagues, vous pouvez vous y offrir un petit tour en bateau 🙂 Toujours agréable après un lunch un peu trop chargé 😀
Pour la petite histoire, un village entier (Aldeia da Luz) a été englouti suite à la construction du barrage qui a donné lieu à la formation du lac (les habitants ont été évacués bien sûr). C’est toujours particulier d’imaginer qu’on navigue au-dessus d’un village englouti… Évidemment mon imagination débordante n’a pas pu manquer de faire l’association avec la série « Les Revenants ». En rentrant, j’ai fait quelques recherches sur cette histoire, que j’ai trouvé particulièrement émouvante. Pour les habitants de Luz, la re-localisation dans un nouveau village construit pour eux a été un déchirement. Mais pour la région, particulièrement aride, la mise en place du barrage d’Alqueva est un atout crucial. Bref, une histoire à double facette. J’aimerais un jour visiter le musée de Luz (la nouvelle) qui raconte cette histoire hors du commun.
Une chose est sûre, l’Alentejo a beaucoup de chose à raconter et énormément de choses à offrir pour les voyageurs qui veulent découvrir une autre facette du Portugal.
En pratique
S’y rendre et se déplacer
Le plus simple est de prendre l’avion pour Lisbonne puis de louer une voiture. Ou alors, de prendre le train si vous vous limitez aux grandes villes.
Où dormir ?
J’ai particulièrement apprécié 2 des 3 hôtels que nous avons testés :
Hôtel Santa Luzia à Elvas
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Tarifs : à partir de 75 €
Aménagé dans une ancienne Pousada (hôtel de luxe au Portugal), ce petit hôtel est plein de charme ! Les chambres sont vraiment cosy et toutes mignonnes. Le personnel est super gentil et agréable et en plus, il y a une piscine.
Si vous logez là-bas, sachez que le resto est réputé pour son Bacalhau Dourado ou « morue d’or ». Cette spécialité est née dans ce restaurant (qui faisait partie de la Pousada) en 1955 ! Elle est composée de très fines frites de pomme de terre, d’oeuf et de morue.
Herdade do Sobroso
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Tarifs : à partir de 125 € pour une chambre double (pas donné mais ça les vaut!)
Une véritable oasis de calme en plein milieu de la campagne, décorée dans un style un peu lodge africain. En saison, on y organise des sorties de chasse (bof) mais aussi des safaris photos (cool!). Si vous voulez vous faire plaisir et vous offrir un petit séjour romantique, c’est là !
J’ai aussi visité (mais pas testé) cet hôtel qui avait vraiment l’air top :
A Serenada
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Tarifs : à partir de 70 € en haute saison, 50 € en hiver
Comme son nom l’indique : la sérénité ! Cet hôtel est en plus situé tout près de la côte et vous avez accès à tout un tas d’activités depuis les leçons de surf jusqu’aux balades à cheval sur la plage.
Où manger ?
Il y a plein de restos mais si vous voulez goûter la cuisine traditionnelle et les produits du terroir du côté de Marvão, je vous recommande chaleureusement le Mil Homens Restaurant. Ne manquez pas la salade de fruit au miel et à l’huile d’olive (oui, oui !) en dessert ! Un régal 🙂
Dans le même style, le restaurant A Escola, aménagé dans une ancienne école primaire à Macieira de Alcoba est très très bon ! Mention spéciale pour le Coelho Bravo (sorte de tourte au lapin).
J’aurai l’occasion de vous en reparler dans un prochain article, mais pour une cuisine portugaise avec une touche moderne et créative, je vous recommande le domaine Quinto da Quetzal.
Poursuivez le voyage au Portugal
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