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A la découverte du Byrrh

Si vous êtes comme moi, le nom de Byrrh ne vous évoquera a priori pas grand chose. Il y a encore quelques semaines, j’ignorais tout de cet apéritif savoureux qui fût pourtant un incontournable des armoires de nos grands-parents et revient doucement sur le devant de la scène. Curieux d’en savoir plus ? Mettez-vous dans l’ambiance des années folles, je vous emmène à la découverte de ce tonique hygiénique dont vous me direz des nouvelles !

Comme toujours, sauf mention contraire, les photos et textes restent notre propriété exclusive. Pour plus d’infos, consultez notre disclaimer.

« Quand j’étais petit, il y avait toujours une bouteille de Byrrh dans l’armoire de mon grand-père et j’allais en boire une petite gorgée en cachette « , m’a confié en clin d’oeil l’un des membres de l’Agence de Développement Touristique des Pyrénées-Orientales alors que je dégustais mon premier verre de Byrrh. J’ai tout de suite accroché au goût complexe de ce breuvage de couleur sombre, avec des notes d’amertumes apportées par un savant mélange d’écorces et de plantes (quinquina, orange amère, grains de café et de cacao) sur une base de mistelle (un vin de liqueur obtenu en mélangeant du moût de raisin frais à de l’alcool). Si l’anecdote m’a fait sourire, elle est aussi révélatrice de la place qu’occupe le Byrrh dans le coeur des habitants de cette région du sud de la France.

L’histoire du Byrrh

Mise en bouteilles du Byrrh

Tout commence comme dans un conte de fées ou un film de Lasse Hallström (le réalisateur de Chocolat, à voir absolument ! Mais je m’égare…). Vers 1860, 2 jeunes frères, les frères Violet, s’installent dans le charmant petit village de Thuir, pas très loin de Perpignan, pour y ouvrir une boutique d’étoffe et de draps. Après quelques années, ils achètent une petite cave dans laquelle ils tentent d’élaborer un vin apéritif aromatisé au quinquina. Le vin est à la mode à l’époque, un peu comme la microbrasserie aujourd’hui ! 🙂

Après de nombreux essais, ils mettent au point une boisson aromatisée au quinquina qu’ils vendent tout d’abord en pharmacie, comme un médicament. Un « tonique hygiénique » pour reprendre l’expression utilisée. En ce qui me concerne, je serais prête à feindre la maladie pour m’en voir prescrire :-D. Toujours est-il que ça ne plaît pas à tout le monde : l’ordre des pharmaciens de Montpellier intente un procès aux 2 frères dont le breuvage fait de la concurrence aux autres élixirs à base de quinquina…

Les frères Violet transforment alors leur potion en… apéritif et la commercialise. Il faut lui trouver un nom, ce sera BYRRH. Plutôt original comme nom, du coup les hypothèses sur son origine sont nombreuses. Pour certains, il s’agit des lettres d’un nuancier de coupons d’étoffes sur lesquels les frères ont posé leur regard, pour d’autres la première lettre du prénom de leurs maîtresses.

Un succès planétaire

Affiche de Byrrh

En pénétrant dans les caves de Byrrh à Thuir, je ne m’attendais certainement pas à une vision aussi grandiose. Imaginez 75 immenses cuves de chêne alignées les unes à la suite des autres dans un gigantesque entrepôt, la plus grand cave du monde. Les chiffres donnent le vertige : au total, ces cuves peuvent contenir 15 millions de litres. La plus grande est haute de 10 mètres et peut contenir à elle seule 1 000 200 litres ! Ce qui avait commencé comme une petite affaire florissante pour les frères Violet s’est vite mué en phénomène international.

On s’en rend compte en admirant une collection d’affiches vintage, réalisées pour la marque à la suite d’un concours lancé en 1903. Tantôt cocasses (on y voit des enfants boire goulûment ce divin breuvage), tantôt poétiques ou artistiques, on ne se lasse pas de les observer.

Caves de Byrrh, Thuir
Grande cuve dans les caves de Byrrh
Caves de Byrrh, cuve de 1000200 litres

Le cœur économique d’une région

Début de la visite des caves de Byrrh

Aujourd’hui, la marque Byrrh fait partie de l’empire Pernod-Ricard mais, dans les faits, on sent qu’elle appartient réellement au coeur des habitants de Thuir. Imaginez, en 1910, l’entreprise comptait pas moins de 750 employés ! Pratiquement toutes les familles de Thuir ont joué un rôle dans son histoire.

C’est d’ailleurs ce qui est touchant dans ces caves reconverties en musée : elles font aujourd’hui partie du domaine public puisqu’elles ont été rachetées il y a quelques années par la Communauté de Communes des Aspres. Au fil de la visite, on se rend compte que les habitants de Thuir eux-mêmes ont participé à l’élaboration du circuit. Ils ont prêté leurs voix aux bruitages que l’on entend au fil du parcours, ont joué dans un film qui retrace l’histoire de la marque…

Hologramme du Chevalier Printemps dans les caves de Byrrh
La visite est ponctuée par l’intervention de personnages historiques, sous forme d’hologrammes.
Affiches de Byrrh

Un lieu de prestige

Mais les caves de Byrrh ne se contentent pas d’être un très beau musée, c’est aussi un lieu unique qui se fait le théâtre d’événement comme des soirées gastronomiques avec les chefs de la région ou des ateliers de cocktail ! Bref, c’est un lieu chargé d’histoire mais toujours bien vivant. Si vous passez dans la région, je ne saurais que trop vous recommander de venir y perdre la notion du temps l’espace de quelques heures.

En pratique

Bouteilles de Byrrh

Les caves de Byrrh se situent à 16 km de Perpignan et sont ouvertes toute l’année (sauf le 1er janvier, le 1er mai et le 25 décembre). Vous trouverez les horaires des visites guidées sur le site officiel.

Entrée : 4 € par adulte, 2 € pour les enfants de plus de 12 ans, gratuit pour les plus jeunes.

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Merci à l’Agence de Développement Touristique des Pyrénées-Orientales pour cette belle découverte ! Cet article a été réalisé avec leur soutien mais notre enthousiasme est sincère et les opinions exprimées sont les nôtres.

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