Nous avons eu le plaisir de passer quelques jours chez des amis dans une magnifique région du sud de la France : la Drôme. Une terre viticole qui compte pas moins de 20 000 hectares de vignes. Inutile de vous dire que si vous comptez ramener quelques bouteilles de vins dans le coffre de votre voiture, ce n’est pas le choix qui manque ! Difficile d’ailleurs de décider où s’arrêter tant les sollicitations sont multiples. Nous avons donc demandé conseil à nos amis. Nous étions loin d’imaginer que dégustation de vin et expérience mystique peuvent aller de pair…
Quand mystique et viticulture se rencontrent
J’avoue que j’étais plutôt perplexe lorsque nos amis nous ont parlé de ces vignerons du coin, père et fils, qui appliquent à leur culture une méthode inspirée de principes bioénergétiques et de secrets ancestraux (venus des Mayas !), allant jusqu’à implanter des sortes de petits menhirs sur leur domaine pour favoriser les échanges d’énergie entre le ciel et la terre. Je suis d’un caractère plutôt cartésien même si je pense être quand même relativement ouverte d’esprit. Mais là pour le coup, ça me semblait plutôt être l’oeuvre d’allumés !
Nos amis nous ont cependant assuré que cette maison produisait l’un des meilleurs vins de la région, un produit qui plus est tout à fait naturel et sans additif chimiques, sans sulfite, etc. Le soir, ils nous ont fait l’honneur de déboucher pour nous leur dernière bouteille du domaine, la cuvée Renaissance 2010. Je m’y connais peu en vin (même si j’aime en boire) mais j’ai vraiment apprécié ce rouge, assemblage de Grenache, Syrah et Mourvèdre. Comme je suis totalement incapable d’en décrire le goût, voici ce qu’en dit le Gault Millaut, qui lui attribue un 16/20 : « La rose, les fruits cuits, le bois exotique, les épices, le caractère velouté et chaleureux racontent à merveille ce terroir ensoleillé, ici magnifié par une vinification très naturelle.«
Bon, après cette mise en bouche, notre curiosité était à son paroxysme et une visite s’imposait !
Un temple ancien
Le domaine Viret se situe dans le petit village de Saint-Maurice-sur-Eygues, au coeur de la Drôme Provençale. Une région magnifique où foisonnent de petits villages perchés au caractère médiéval et sur laquelle veille le Mont Ventoux. Pour parvenir au domaine, nous avons traversé plusieurs charmantes localités, séparées par des champs de vignes.
Finalement, nous nous sommes engagés dans un petit chemin à la sortie du village qui nous a conduit en haut d’une colline, le long de vignes. Le lieu était nommé les « Collines du Paradis » à l’ère romaine et on y produisait déjà du vin. Arrivés sur les lieux, on comprend l’origine du nom tant le paysage qui s’offre à nous est splendide.
Mais plus que le paysage, c’est le véritable temple qui apparaît devant nous qui retient toute notre attention. Ce bâtiment étrange n’est pas sans rappeler les pyramides Maya. A l’entrée, deux colonnes métalliques, sculptées de symboles étranges, nous indiquent que nous sommes bien arrivés.
Les maîtres des lieux ne sont malheureusement pas là pour nous guider mais une responsable commerciale nous accompagne dans notre visite. De l’intérieur, le bâtiment est tout aussi impressionnant et ressemble davantage à une cathédrale (il est d’ailleurs appelé cave-cathédrale par ses propriétaires). Au fond de la « nef » trône une fontaine d’où jaillit la source dont l’eau est utilisée pour le vin. Sur cette fontaine est monté un cristal, censé purifier et « énergiser » l’eau.
La cave-cathédrale
Au cours de la visite, nous apprendrons que le bâtiment a été construit et imaginé par les Viret. Il a été bâti en 1999 et pensé de manière à sublimer les vins. Pour citer le site officiel :
« Les formes, les volumes, les treize colonnes et le cœur ont ici un rôle prépondérant sur les échanges énergétiques et vibratoires, dans le but d’exalter les vins lors des cycles successifs d’élevage et de conservation. Bâti sur le principe du nombre d’or (règle de l’architecture des Bâtisseurs de la Grande Egypte), le chai est constitué de blocs de pierre de 3 à 6 tonnes chacun. »
Rien que pour admirer cette architecture si particulière, la visite vaut le détour !
Dans une aile de la cave-cathédrale, nous découvrons de gigantesques amphores, décorées des signes astrologiques. Les Viret ont en effet décidé de produire certains vins en amphore, lesquelles sont façonnées par un artisan de la région. Nous aurons l’occasion de goûter des vins produits dans ces contenants originaux : le goût est surprenant, riche en minéraux. Dans certains cas, on reconnaît à peine qu’il s’agit de vins (même si c’est très plaisant !).
A l’extérieur, nous découvrons de majestueuses terrasses sur lesquelles sont organisées des soirées-apéro en été (on se dit que ça doit être le pied avec cette vue phénoménale). Au sommet de la cave cathédrale, la vue est impressionnante. Karl y passera d’ailleurs un peu de temps pour photographier le paysage. Au loin, nous apercevons les fameux 3 petits « menhirs » dont on nous avait parlé.
Dégustation
La visite se termine bien sûr par une dégustation lors de laquelle nous goûtons des vins très différents, certains au caractère bien marqué, d’autres plus accessibles. Je ne sais pas si la Cosmoculture a réellement un effet sur les vins mais en tout cas, le parti pris de respecter au maximum le caractère naturel du vin (cela va jusqu’au point où pour la production de certains vins, les raisins récoltés lors des vendanges ne sont pas écrasés mécaniquement mais disposé sur des sortes de grilles jusqu’à ce qu’ils s’écoulent naturellement) porte ses fruits.
Petit miracle : ces vins qui ne contiennent pas de sulfite se gardent remarquablement bien. Alors, la Cosmoculture est-elle magique ? Je vous laisse vous en faire votre propre opinion. Une chose est sûre, la magie opère lorsqu’on déguste entre amis ces vins hors du commun !
Prolongez le voyage en Drôme
- Découvrez le récit de notre mini citytrip dans cette belle région qui vous fait voyager par toutes les époques